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«Depuis près de 40 ans, des milliers de femmes marocaines sahraouies sont séquestrées dans les camps de Lahmada à Tindouf où elles sont privées de toute perspective d’avenir», a déploré Lahcen Mahraoui, porte-parole de l’Association des tribus marocaines sahraouies en Europe (ATMSE).
M. Mahraoui, lui-même issu des provinces du Sud du Royaume, a tenu à dresser ce constat amer à l’issue de son exposé sur l’émigration féminine marocaine en Europe, dans lequel il a passé en revue l’évolution de ce phénomène, ainsi que ses avantages et ses contraintes pour la femme marocaine.
Cette conférence s’est déroulée en présence d’un parterre de personnalités marocaines et françaises, dont le député-maire d’Orléans, ainsi que des acteurs associatifs marocains.
Outre M. Mahraoui, les débats ont été animés par la sociologue Marie Véronique Panas, de l’Université de Tours, la présidente du conseil d’administration de l’Agence nationale pour la cohésion sociale et l’égalité des chances (Acse), Naima Charaï, et Driss Alaoui, directeur de l’Agence euro-méditerranéenne pour le travail et l’échange (Montpellier).
Côté marocain, on a noté la participation de Khadija Rouissi, vice-présidente de la Chambre des représentants, Hakima El Haiti, présidente de l’Internationale libérale, la députée Nabila Benomar et Hajbouha Zoubeir, membre du Conseil économique, social et environnemental.
Cette conférence, qui clôt les journées de la double culture, est organisée par le Consulat général du Maroc à Orléans avec le soutien de la mairie de la ville et le Conseil régional du centre, en partenariat notamment avec le Centre national d’information sur les femmes et les familles (CIDFF) et le magazine marocain «Likouli Nissae».
Ces journées visent à «examiner les moyens (institutionnels, associatifs, etc.) à même de renforcer les capacités d’intégration, d’interaction et d’implication des femmes franco-marocaines dans la vie publique, et ce par le biais d’une sensibilisation adéquate et ciblée axée sur la diffusion d’une information (sociale, juridique) de qualité et d’un accompagnement effectif et efficace».
Elles visent également à contribuer à «la déconstruction de certains stéréotypes et préjugés» par rapport à de nombreuses thématiques ayant trait, entre autres, à l’intégration au féminin, l’identité et la religion, tout en favorisant la création d’un espace de rencontres entre les femmes des deux rives pour «construire des solidarités effectives et réciproques et des projets communs».
Cette manifestation a été aussi une occasion pour mettre en exergue «l’engagement ferme du Maroc pour la consolidation d’un Etat moderne et égalitaire, engagement qui a trouvé son ultime expression dans l’inscription du principe de la parité dans la Constitution de juillet 2011, et ainsi sa volonté irréversible de renforcer le processus d’autonomisation des femmes et de consécration de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels».