Le doute plane sur les discussions de paix de Genève sur la Syrie

Une frappe aérienne fait des dizaines de morts


Lundi 11 Janvier 2016

Un important groupe de rebelles syriens a estimé qu'il était inacceptable d'engager des négociations sur une solution politique au conflit en Syrie tant que des civils mouraient de faim ou dans des bombardements.
Dans un communiqué, l'Armée de l'islam (Djaych al islam) estime également que le meilleur moyen de contraindre le gouvernement de Damas à un accord est de fournir à la rébellion des missiles antiaériens.
 Cette déclaration vient un peu plus jeter le doute sur les chances de succès de la tentative de médiation de l'Onu qui a prévu d'organiser des pourparlers de paix à Genève à partir du 25 janvier.
 L'Armée de l'islam, qui fait partie d'un nouveau conseil chargé de superviser les négociations pour l'opposition, explique que "le meilleur moyen de contraindre le régime (syrien) à accepter une solution (politique) et à s'y tenir" est d'autoriser des Etats à soutenir l'opposition en fournissant aux insurgés des moyens de défense aérienne.  Le communiqué, transmis au cours de la nuit par un porte-parole, affirme que l'organisation s'assurerait que ces armements ne tomberaient pas aux mains de groupes qui pourraient les utiliser "illégalement".
 Plusieurs gouvernements étrangers, dont ceux des Etats-Unis et de l'Arabie saoudite, fournissent un soutien matériel aux opposants au régime de Bachar al Assad mais refusent pour l'instant de livrer des missiles antiaériens par crainte que ceux-ci puissent être récupérés par des groupes djihadistes comme l'Etat islamique.
 Le gouvernement syrien estime que l'Armée de l'islam est un groupe terroriste au même titre que tous les groupes en lutte contre le pouvoir d'Assad.
Samedi, une frappe aérienne visant une ville aux mains des rebelles syriens aurait fait des dizaines de morts  alors qu'un envoyé des Nations unies s'est rendu à Damas pour faire avancer les préparatifs en vue de pourparlers de paix programmés à la fin du mois.
 Deux sources informées de la situation ont également dit qu'une aide humanitaire sera distribuée dans la ville syrienne de Madaya et dans deux villages assiégés du nord-ouest du pays suivant un accord qui a été conclu samedi.
 Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), la frappe aérienne qui a visé la localité de Maarat al Nouman, située dans la province d'Idlib, a fait au moins 57 morts.
 L'OSDH a ajouté que la frappe aérienne, qui a touché un tribunal et une prison, était le fait d'avions russes.
 La Russie a commencé ses frappes en Syrie le 30 septembre dernier dans le but, d'après le Kremlin, d'aider le gouvernement de Bachar al Assad à lutter contre des groupes rebelles, parmi lesquels l'organisation djihadiste Etat islamique (EI).
Près de cinq ans après le début du conflit syrien, le Conseil de sécurité des Nations unies, jusqu'alors paralysé par les vetos russe et chinois, a adopté mi-décembre une résolution appuyant un processus politique pour tenter de mettre fin à la guerre.
La résolution 2254 appuie l'initiative diplomatique lancée par le Groupe international de soutien à la Syrie, qui prévoit notamment un cessez-le-feu rapide dans l'ensemble du pays -- dont seraient cependant exclus les groupes djihadistes comme l'Etat islamique (EI) et le Front al Nosra -- puis la formation dans les six mois d'un gouvernement d'union nationale avant la tenue d'élections dans un délai de dix-huit mois.
 Les Nations unies ont annoncé jeudi que le gouvernement syrien avait autorisé l'accès à la ville de Madaya, tenue par les insurgés et située à proximité de la frontière libanaise, s'il était fait la preuve que la population de cette agglomération souffrait de famine.
 "Le jour et l'heure ont été fixés. L'aide va arriver dans ces trois villes lundi matin. Tout se fera en même temps", a déclaré une source au fait des négociations. Cette information a été confirmée par une seconde source pro-gouvernementale.
 La ville de Madaya est encerclée par les forces loyales à Bachar al Assad tandis que les deux villages de Al Foua et Kefraya, également situés dans la province d'Idlib, sont cernés par des groupes rebelles.

 


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