-
Le mythe de l'autodétermination Tel que démonté par Abderrahmane El Youssoufi et Omar Benjelloun
-
Conseil mondial de l’Internationale socialiste à Rabat : L’USFP architecte d’une diplomatie d’influence éclairée
-
Le Grand Mufti d’Al-Qods salue le soutien du Maroc, sous le leadership de SM le Roi, au peuple palestinien
-
Clôture de la 10e Session ordinaire du CTS justice de l'UA
-
Maroc-Etats-Unis: Une année foisonnante d’un partenariat stratégique prometteur
Dans le projet de régionalisation avancée que le Maroc s’apprête à vivre et à mettre en œuvre, les partis politiques « sérieux » ont un rôle éminemment important à jouer. Le Souverain l’a clairement signifié : « Les partis nationaux sérieux doivent apporter une contribution active à la préparation et l'encadrement d'élites aptes à assurer la bonne gestion des affaires régionales». La réaction de l’Usfpéiste Habib El Malki ne souffre la moindre ambiguïté. Pour lui, le discours du 20 août est bien plus qu’un discours de circonstance. « C’est un discours qui prolonge la réflexion sur l’une des questions majeures relative à l’édification du Maroc de demain à travers le rôle de la région dans sa nouvelle conception et sa nouvelle finalité. Un parti national dont la mission est le changement se doit d’intégrer cette nouvelle dimension. C’est un ancrage qui permet non seulement de pratiquer la proximité mais aussi de procéder à une hiérarchisation quant au mode de fonctionnement interne des partis», explique ce membre du Bureau politique du parti de la Rose.
La régionalisation n’est pas un sujet nouveau pour la famille politique de notre interlocuteur. Depuis son 7ème congrès, l’USFP a en effet fait le choix d’une organisation régionale. « Une expérience émergente et édifiante sur les difficultés et la dynamique que vit le pays. Je suis persuadé que la régionalisation va conduire à terme à une reconfiguration des partis. Les données de la démocratie interne vont changer en s’ouvrant sur de nouveaux espaces, de nouvelles élites », croit savoir le député USFP de Bejaad.
« C’est une vraie révolution qui nous attend ! »
Au PPS, on est justement bien conscients de l’importance de l’émergence d’une élite régionale efficace. « Les militants ne doivent pas être dans la contestation ou la réflexion. Ils doivent désormais s’initier à la gestion de leurs idées et programmes, » soutient Abdelouahad Souhail, membre du Bureau politique du PPS. Pour ce dirigeant, l’implication des partis dans le projet de régionalisation avancée que prépare le pays viendra donner du crédit aux formations politiques. « Il n’y a plus d’autre choix que d’éviter les déviations à l’image de ces élus qui ne rendent plus de compte à leur famille politique et de ces partis qui se font forts de montrer leurs muscles sur le terrain électoral. Les partis n’ont pas d’autre choix que d’être attractifs, se débarrasser d’un mode de fonctionnement conservateur qui fait appel aux potentats et autres notabilités. Dans le discours du 20 août, il est certes question de régionalisation. Il est aussi question de recrutement, de partage des pouvoirs, du rôle des institutions, de la mission du gouvernement. C’est une véritable révolution qui nous attend », souligne A. Souhail avant de préciser que « le Souverain a fait référence aux partis sérieux ». «C'est-à-dire des partis organisés, qui se réunissent et qui ont de vraies structures. Malheureusement nous ne sommes pas très nombreux, y compris ceux qui font d’excellents scores aux élections ».
Face à l’épineuse question de l’efficience des élites régionales, le Parti Authenticité et Modernité, PAM, champion des dernières élections communales, en appelle, lui, à une mise à niveau des stratégies développées par les partis. « Les formations politiques doivent se structurer et présenter une offre qui puissent attirer des élites. Il s’agit de mobiliser des acteurs et ces acteurs sont les universitaires, les associatifs, les cadres de l’administration, les hommes d’affaires. En fait il faut mettre en place une stratégie qui sensibilise à l’engagement dans la dynamique politique du pays. Et tout cela ne peut pas se faire sans la création d’espaces plus démocratiques au sein des partis, sans donner la parole ni la possibilité d’agir », commente Habib Belkouch, membre fondateur du PAM.
« La région comme moteur politique »
Mais les acteurs politiques ont-ils la volonté et, surtout, le courage de réformer leurs partis ? C’est en tout cas la question que se pose le Rniste Rachid Talbi Alami. « Ils ne doivent plus être des agences de recrutement et des boutiques électorales. Et ceci ne concerne pas seulement les structures partisanes mais l’ensemble de la société. Tous les citoyens doivent s’impliquer pour que les choses changent », affirme ce député de Tétouan. « Les citoyens doivent en fait s’approprier cette dynamique, ces réformes, ces changements que vit le pays », renchérit le PAMiste Habib Belkouch.
Plus que jamais, les partis de la place sont confrontés à l’épineuse question des élites régionales. Tous le savent, la régionalisation avancée ne pourra valablement se faire sans les hommes et les femmes politiques, ceux-là même qui portent haut et fort le discours sur la démocratie. « L’USFP ne peut se renouveler qu’à travers les échelons intermédiaires, c'est-à-dire local et régional. Une élite politique forte sans ancrage local est orpheline. La grande école, ce sont véritablement les niveaux qui permettent de faire du terrain et de renouveler la culture politique. Il est clair que la région sera le moteur politique et pas seulement socio-économique et culturel », conclut le membre dirigeant de l’USFP Habib El Malki.