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Un arrêté du ministre de l’Energie, récemment publié au Bulletin officiel, fixe ainsi les modalités pratiques de cette nouvelle mesure. Il précise notamment les normes que doivent obligatoirement observer les pétroliers quant à la qualité de leurs produits.
Ces dispositions étaient censées entrer en vigueur au moment de la libéralisation, c’est-à-dire au 1er décembre dernier. Mais les pétroliers avaient encore du gasoil 50 ppm dans leurs stocks. C’est pour cette raison que l’Etat a décidé de leur accorder un moratoire de quatre mois.
Du côté des professionnels, le président du Groupement des pétroliers du Maroc (GPM), Adil Ziady, a affirmé, à ce propos, que « le passage au 10 ppm permettra de mieux respecter les normes internationales en matière de qualité des produits, notamment des carburants », ajoutant que cette mesure devrait aussi avoir des impacts positifs sur l’environnement et la santé publique.
Aussi et dans le cadre de la convention d’homologation signée avec l’Etat, les opérateurs se sont engagés à investir pour augmenter leurs capacités de stockage. Ils devaient ainsi proposer des projets et l’Etat devait les soutenir. A ce jour, aucun dossier d’investissement n’a pourtant été concrétisé. Mais cela ne saurait tarder. «Nous pouvons aujourd’hui assurer qu’au moins quatre à cinq dossiers d’investissement seront déposés durant le premier semestre 2016», assure Adil Ziady. Pour sa part, le ministre de tutelle promet que son département veillera à ce que les dossiers soient débloqués rapidement.
Toutefois, plusieurs questions s’imposent, dont celle concernant le volet écologique et les économies que le nouveau gazole pourrait induire pour les usagers qui ont été officiellement avancés pour justifier le basculement vers le 10 ppm. De fait, avec les problèmes de circulation que toutes les grandes villes connaissent, ce dernier ne servirait pas la cause environnementale, sachant que ce qui pollue le plus, ce sont surtout, les bouchons et les particules fines.
Les problèmes liés aux véhicules diesel doivent donc être replacés dans le contexte plus large des politiques des transports et de qualité de l'air, qui doivent gérer l'héritage de décennies de choix d'urbanisme et de construction qui n’ont pas été accompagnés par un développement conséquent des transports collectifs ou des voies de circulation
Il faut donc se demander si le gouvernement a prévu un plan d'accompagnement de ce basculement vers le 10 ppm, tant en termes de transports collectifs notamment électriques que d'infrastructures routières et de prix à la pompe. A ce propos, il convient de se préparer dores et déjà à l’augmentation prévisible des prix induite par celle du diesel, le 50 ppm coûtant moins cher que le 10 ppm. De ce fait, l’Etat, qui a promis de garder un œil sur les prix du marché des hydrocarbures, a-t-il pris des mesures de sauvegarde qui s’imposent ? En outre, l'obligation de commercialisation du 10 ppm au Maroc ne condamnerait-elle pas à une mort définitive la SAMIR dont la production est à l’arrêt depuis le 5 août dernier, faute de pouvoir honorer ses dettes abyssales. Ses actifs auraient d’ailleurs été saisis pour garantir le recouvrement d’une créance fiscale estimée à 13 milliards de dirhams sur une dette globale de 40 milliards de DH environ. Aucun chevalier blanc ne pourrait donc voler à son secours puisque, même en honorant ces dettes, il devra également investir des sommes colossales pour remettre son outil de production au diapason du diesel 10 pp.
Dit plus simplement, il s’agit là d’un drame social sans précédent puisque cette entreprise de Mohammédia qui emploie directement 1.200 salariés est la source de 3000 emplois indirects et fait vivre 200 sociétés de sous-traitance.
L’actuel Exécutif en est-il conscient ? Que fera-t-il pour sauver les meubles, requalifier le site si nécessaire et, surtout, reclasser les victimes de ce naufrage annoncé ?
Autant de questions auxquelles nous avons cherché des réponses auprès du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Environnement et de l’Eau. En vain.