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Après avoir ouvert le débat sur l’amélioration de la représentativité des Marocaines, le 31 août dernier à l‘occasion d’une conférence-débat tenue à Rabat, Nouzha Skalli et ses équipes s’attaquent donc à ce dossier. « Notre objectif est d’ouvrir le débat pour que soit améliorée la représentativité des femmes. Plusieurs propositions existent, mais pas de proposition définitive. Le plus important aujourd’hui est d’entamer une réflexion et une vision que nous devrions partager ensemble. Parce qu’il s’agit aujourd’hui de réfléchir à des mécanismes pour préserver l’esprit de la liste nationale dont la vocation est la promotion de la participation politique de la femme. Plusieurs propositions existent pour que les Marocaines fassent leur entrée en masse à la Chambre des députés, du mode de scrutin mixte en passant par la liste régionale avec alternance homme-femmes », précise notre interlocutrice.
Si la liste nationale est un acquis, elle est aussi et surtout un acquis fragile car non institutionnalisé. Mais attention, prévient ce politologue, la liste nationale n’est pas le seul mécanisme à mettre en place. « Les partis aussi doivent réserver un quota aux femmes, en plus de celui de la liste nationale. Le monde associatif a également un rôle à jouer. Je pense à cette association qui mobilise les électrices en Finlande. Le Maroc pourrait s’en inspirer sachant que nous avons un gros problème de désaffection», fait remarquer cet universitaire.
Narjis Rerhaye
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8 ans après l’adoption de la liste nationale à l’occasion des législatives de 2002, le bilan de la liste nationale s’impose et le département ministériel qu’occupe la PPS Nouzha Skalli, elle-même ex-tête de liste nationale, est en train de le préparer. « Une évaluation de l’expérience du quota et de la discrimination positive dans notre pays ainsi que celle du rôle des députées marocaines sont intéressantes à plus d’un titre. Grâce à la liste nationale, les femmes au Parlement ont fait un bond quantitatif. Mais sur un plan qualitatif, quel impact les femmes députés ont eu sur les questions relatives à l’égalité et la participation politique des Marocaines. Tant que les femmes politiques ne constituent pas un tiers de la Chambre des députés, le 1/3 étant la masse critique, elles ne pourront pas vraiment peser au sein de l’institution législative », soutient une députée de gauche.
Un Forum des femmes parlementaires aphone
La liste nationale a-t-elle réussi à faire émerger une élite féminine au Parlement ? Quel a été et quel est l’apport des députées génération liste nationale durant la législature précédente et celle présente? L’on peut également se demander dans quelle mesure ces Marocaines parlementaires, ces femmes qui font elles aussi la loi puisqu’elles sont dans l’antre de la production législative, ont agi en faveur d’une meilleure représentativité politique des Marocaines ? Une fois franchi le seuil du Parlement, ces femmes députés se comportent-elles comme des hommes « oublieuses » de la condition féminine ? Autant de questions qui méritent débat.
En l’absence de son institutionnalisation, la liste nationale continue de dépendre du bon vouloir de ceux qui nous gouvernent. « De toutes les façons, nous ne pouvons pas accepter moins que l’expérience des communales de 2009. Le quota corrige une injustice. Ce système est une étape. Il s’agit aujourd’hui d’accompagner ce processus par des mesures concrètes assurant la représentativité des femmes ainsi que par un plaidoyer sur leur participation politique. Dans le même temps, nous ne devons pas nous intéresser seulement à la Chambre des députés. La Chambre des conseillers qui ne compte que trois femmes doit également être présente dans notre réflexion » fait remarquer cette députée de l’opposition.
Alors que les états-majors partisans piaffent d’impatience et réclament l’ouverture d’un débat sur la prochaine réforme du Code électoral, militantes et activistes des droits des femmes ont bien l’intention de faire entendre leurs voix et peser dans les décisions qui seront prises. Reste enfin la grande inconnue. Le Forum des femmes parlementaires –une instance qui a connu des jours meilleurs- sera-t-il dans la capacité de se mobiliser pour une meilleure représentativité des Marocaines ? Succombera-t-il à des petits enjeux dérisoires parce que purement politiciens ? Les militantes retiennent leur souffle tout en attendant que le Forum des femmes parlementaires prenne enfin une vraie initiative.