Dans ce document, qui présente l’ensemble des analyses sous-tendant les décisions de la Banque centrale, l’organisme public justifie cet accroissement par « des accélérations des rythmes de progression des prêts accordés aux entreprises privées de 8,7% à 9,8%, et aux ménages de 3,4% à 3,6%, ainsi qu’une augmentation de 6,3% des prêts aux entreprises publiques contre une baisse de 10,9% au troisième trimestre ».
Selon le rapport, qui donne en outre un aperçu général synthétisant les évolutions économiques, monétaires et financières récentes ainsi que les projections macroéconomiques, « l’évolution du crédit aux entreprises privées reflète notamment une hausse de 4% des prêts à l’équipement après 3,2% et une consolidation du rythme de progression des facilités de trésorerie à 14,7% ».
S’agissant des concours accordés aux entreprises publiques, la même source fait remarquer que les facilités de trésorerie se sont accrues de 166,1% après 54,9% au troisième trimestre et la baisse des prêts à l’équipement s’est atténuée de 16,9% à 5,9%.
Reflétant en particulier la progression des facilités de trésorerie de 11,9% après 9,2%, le rythme d’accroissement des crédits aux entrepreneurs individuels est passé de 7,5% à 7,8%, toujours selon le rapport sur la politique monétaire.
Dans le même temps, « les prêts aux particuliers ont augmenté de 3,3% après 3% un trimestre auparavant, résultat d’une hausse des crédits à l’habitat de 3,2% après 2,9% et des crédits à la consommation de 4% après 3,5% », a fait savoir Bank Al-Maghrib.
A noter que, par branche d’activité, les données relatives au quatrième trimestre de l’année écoulée font état des progressions annuelles de 39,9% des crédits accordés aux entreprises du secteur de l’«électricité, gaz et eau», de 10,1% pour les «industries alimentaires et tabac», de 7,5% pour l’«agriculture et pêche» et de 12,5% pour les «industries extractives».
D’après le document de BAM, il ressort des mêmes données que les concours aux entreprises des «transports et communications» et des «bâtiments et travaux publics» ont à l’inverse accusé un recul respectivement de 5,7% et 1%.
Quant aux créances en souffrance, Bank Al-Maghrib constate qu’« elles ont augmenté de 5,2% et leur ratio à l’encours du crédit bancaire est revenu de 8,7% au troisième trimestre à 8,6%».
Et de préciser qu’elles se sont accrues de 9,2% pour les entreprises non financières privées et de 1,2% pour les ménages avec des ratios aux encours de 11,7% et 9,8% respectivement.
En ce qui concerne les prêts octroyés au secteur non financier par les sociétés financières autres que les banques, il a été observé une progression de 6,5% au cours du dernier trimestre de 2022.
Selon les explications de BAM, « cette évolution traduit notamment des améliorations de 6,4% des crédits accordés par les sociétés de financement, de 17,5% de ceux distribués par les banques off-shores et de 4,4% des prêts consentis par les associations de microcrédit».
En comparaison annuelle, il ressort des données publiées que la croissance du crédit bancaire au secteur non financier s’est accélérée, passant de 2,9% en 2021 à 7,8% en 2022.
D’après le rapport, cette évolution reflète «un accroissement du rythme de progression des crédits aux entreprises privées de 4,1% à 10,5%, une hausse des prêts aux entreprises publiques de 22,6%, après une baisse de 14,9%, et une décélération de la progression des crédits destinés aux ménages de 4,1% à 3,5%».
Soulignons enfin que les dernières données disponibles relatives au mois de janvier font état d’une croissance annuelle du crédit bancaire de 7,1%.
Pour la Banque centrale, cela traduit « des accélérations du rythme d’accroissement des prêts accordés aux autres sociétés financières à 9,2% et de ceux destinés au secteur non financier à 6,8% », a-t-elle conclu.
Alain Bouithy