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Près d'un quart de siècle après la création de l'Union du Maghreb arabe (UMA), le rêve tant caressé par les peuples fait encore les frais de la persistance de l'Algérie à faire la sourde oreille aux appels pour une réouverture de ses frontières avec le Maroc.
Le rendez-vous raté du sommet de Tunis en 2012, le manque à gagner de deux points de croissance annuellement et l'absence d'une réponse commune à la crise malienne et aux risques de déstabilisation qui en découlent, illustrent à quel point est insoutenable la situation du non-Maghreb.
Pourtant, l'année 2012 fût dès le début placée sous le signe de la relance et de l'espoir de renouer le fil d'une commune destinée, à la faveur de la nouvelle donne qui a prévalu après le changement de régime en Tunisie, puis en Libye.
«J'espère que 2012 sera l'année de l'UMA, année où l'on puisse ressusciter le grand rêve maghrébin», avait appelé de ses vœux le président tunisien Moncef Marzouki, lors d'une tournée qui l'a conduit successivement à Rabat, Nouakchott et Alger du 8 au 13 février.
Quelques mois plus tôt, S.M le Roi Mohammed VI avait plaidé en faveur d'un «nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie», dans son discours à la nation à l'occasion du 36e anniversaire de la Marche Verte.
C'est dire que l'évolution démocratique sur la scène régionale est plutôt perçue comme un grand atout pour construire une union à la hauteur des aspirations des peuples et à la mesure des défis du monde d'aujourd'hui. C'est en tout cas ce qu'ont tenu à affirmer, à maintes reprises, les ministres des Affaires étrangères des cinq pays membres au cours du 30e conseil de l'UMA, réuni le 18 février 2012 à Rabat . Hélas, les déclarations de bonne volonté en faveur de la coopération commune et pour la tenue d'un sommet à Tunis, 19 ans après la dernière rencontre des chefs d'Etat, n'ont pas été suivies d'actes significatifs. Un an après, le constat est pour le moins mitigé : l'UMA se trouve toujours au point mort et les ambitions exprimées de part et d'autre pour en redynamiser les structures restent un vœu pieux, loin de tout contenu concret.
Dans ce vaste ensemble qui s'étend sur plus de six millions de km2, avec une population de cent millions d'habitants et un patrimoine en commun, le commerce intra-régional reste insignifiant. Les échanges commerciaux entre les pays membres représentaient en 2010 moins de 2% de l'ensemble de leurs échanges extérieurs, un des taux régionaux les plus bas au monde. Le coût du non-Maghreb se fait sentir dans des secteurs aussi variés que l'énergie, la finance, les transports, l'agroalimentaire, l'éducation, la culture et le tourisme.
D'après un rapport du centre de réflexion américain, «Peterson Institute», les avantages dont bénéficieraient les peuples d'une Afrique du Nord aux frontières ouvertes seront plus que confortables. Les chefs d'entreprise maghrébins sont, selon ce document, majoritaires à dire leur souhait de pouvoir «se déployer dans un espace qui transcende les divisions nationales». Concrètement, la perte de deux points de croissance que coûtent les frontières fermées représente un défi de taille pour les principaux pays de la région.
Un des projets phare qui piétine depuis des années, la Banque maghrébine d'investissement et du commerce extérieur a été conçue pour servir de bras financier voué à la promotion des projets mixtes, des échanges commerciaux et de la circulation des biens et capitaux, avec un capital de départ fixé à 500 millions de dollars. Non moins stratégique, la question de la coordination sécuritaire face aux menaces de déstabilisation est sans nul doute l'autre aspect de la léthargie dont pâtit l'action maghrébine commune. Pour preuve, la crise malienne a levé le voile sur les limites de l'approche unilatérale de gestion d'une situation d'insécurité marquée par la montée du péril terroriste. La prise d'otages spectaculaire dans le site pétrolier d'In Amenas, en Algérie, n'a pas manqué de mettre en évidence l'ampleur des dangers qui planent sur les Etats de la région .
Pour l'expert en relations internationales, Mehdi Raiss, «la crainte d'un effet domino de la crise au Sahel interpelle les pays de l'UMA à mettre au point sans tarder une stratégie commune afin d'en limiter l'impact sur leur sécurité».