-
Greffiers en grève
-
Un homme arrêté après avoir brisé des vitres de l'ambassade du Maroc en Suède
-
La délégation marocaine réitère les quatre fondamentaux de la position du Royaume au sujet du Sahara marocain, tels que définis par Sa Majesté le Roi
-
Droit d'accès à l'information: Débat institutionnel pour la révision du cadre juridique
-
Le Maroc participe au Caire à une réunion sur le traitement médiatique des questions environnementales
Il faut dire qu’on appelle celadu racisme et non pas un acte allant dans le sens d’une certaine moralité. D’ailleurs, ce contrôleur et même s’il n’a aucune autorité pour verbaliser des actes délictueux autres que la resquille, ni aucune habilité à émettre des amendes à caractère judiciaire, aurait-il procédé de la même manière s’il s’agissait d’un touriste européen et non d’un jeune étudiant subsaharien ?
«J’étais avec ma copine dans le tramway. Elle était stressée à cause des examens, donc je lui ai tenu la main pour la consoler. Un contrôleur qui était à l’autre bout de la rame s’est approché de nous et a demandé à ma copine si elle était marocaine, question à laquelle elle a répondu par oui. C’est là qu’il a commencé à la sermonner et à lui dire que ce qu’elle faisait était honteux», raconte Sumaili Ndeba Bienvenu dans une déclaration au HuffPost Maroc. «Le contrôleur parlait à ma copine. Je lui ai demandé de m’expliquer quel était le problème. Il m'a répondu que si on voulait faire de pareils actes, on n’avait qu’à trouver un autre endroit, tout en me menaçant d’appeler la police», poursuit le jeune homme. Toujours selon lui, les discussions ont continué jusqu’au moment où le couple était arrivé à destination et devait quitter le tramway. «C’est là qu’il s’est emparé de nos cartes et a dressé un PV pour atteinte à la pudeur, ce qui entraîne le paiement d’une amende auprès de la société du tramway», a confié l’étudiant congolais, qui ne comprenait toujours pas les motivations du contrôleur. «Je ne comprends pas si c’est de l’intolérance religieuse ou un acte raciste», s’interroge Sumaili Ndeba Bienvenu, soulignant que «d’autres personnes se tenaient la main sans que cela ne provoque de réactions aussi vives». «Je compte poursuivre cet homme. Il faut que cela serve de leçon à tous ceux qui font des excès de zèle et s’érigent en contrôleurs de la morale», a précisé le concerné.
Publié sur les réseaux sociaux par le jeune homme, le PV a aussitôt a fait le tour du Net. Un bad buzz qui a fait réagir la société Tramway Rabat-Salé. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la société a tenu à expliquer qu’il s’agit bel et bien d’un procès-verbal établi de manière arbitraire et sans fondement par un contrôleur, sans toutefois présenter des excuses, puisqu’en aucun cas, le mot «Excuse» n’a été inséré dans ledit communiqué de Rabat Tramway. «Nous sommes tout à fait conscients du caractère inacceptable de ce comportement, qui ne rentre pas dans les fonctions d’un contrôleur. Ce procès-verbal en question a été annulé immédiatement par le responsable du contrôle dès qu’il a pris connaissance des faits, le 22 juin», précise l’entreprise de transport, qui souligne qu’il s’agit d’un «comportement isolé qui ne correspond à aucune consigne».
Restent deux questions auxquelles Rabat Tramway doit répondre avec diligence. La première : son préposé au contrôle des resquilleurs ayant usurpé la fonction d’agent de police judiciaire, qu’a-t-elle fait pour saisir les autorités compétente de cet acte que la loi assimile à un délit passible d’amende et de prison et dont la non dénonciation est une preuve de complicité également passible d’amende et de prison ?
La seconde a trait au fait que Rabat Tramway semble, selon le témoignage de Sumaili Ndeba Bienvenu, dresser des PV, infliger des amendes et les encaisser. Ce faisant, ne s’assimile-t-elle pas à une administration publique, elle qui n’est que simple société de droit marocain. Cela aussi semble d’une illégalité flagrante. Le législateur a, en effet, sérié clairement les administrations qui, outre la justice, sont en charge de ces actes. Les dispenser sans faire partie de cette liste tient sinon de la violation de la loi, du moins du déni de droit.