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La stratégie de nuisance, telle qu’elle a été pensée dans certains cénacles, se déroule comme du papier à musique. A rebours des assurances de la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, à l’Assemblée nationale, qui a réfuté l’existence d’une crise diplomatique avec le Maroc, et de la déclaration de la porte-parole du Quai d’Orsay, qui a encensé le "partenariat bilatéral d’exception" qu’entretiennent Paris et Rabat, deux médias appartenant à l’Etat français donnent à voir un tout autre discours, versant dans une machination politico-médiatique continue contre le Royaume.
La chaîne de télévision France24, porte-voix de la diplomatie française, a été la première à dégainer, pondant un sujet à charge de cinq minutes sur le Sahara marocain, épousant tout bonnement la thèse des séparatistes.
Confiée au pendant hispanophone de la chaîne, l’’’enquête’’, présentée par une journaliste colombienne, aveugle par sa neutralité. Sans même sourciller sur des doutes de forme, la chaîne se met au service de la propagande polisarienne, débitant une avalanche d’informations à dormir debout, des chiffres tirés par les cheveux et des sentences de soudard.
Pour faire court, il y est notamment question d’’’exploitation’’ par le Maroc des ressources du Sahara et de '’chantage’’ de diverses formes fait aux pays qui soutiennent la marocanité du Royaume sur ses provinces du sud. Sic! Hallucinant, non ? Si l’on sait d’abord que l’Union européenne vient de réaffirmer, dans son rapport 2022, le plein bénéfice de la population des provinces du Sud du Royaume des accords entre Rabat et Bruxelles et leur impact positif sur le développement socioéconomique de ces régions.
En une trentaine de pages, la Commission européenne et le Service européen de l’action extérieure (SEAE) détaillent les efforts substantiels déployés par le Royaume dans ses provinces du Sud, en matière d’utilisation rationalisée et durable des ressources naturelles et font état d’importants investissements nationaux dans la région.
Nichée dans ses fausses certitudes, France24 n’en a fait tout simplement pas la moindre référence. Objectivité, dit-on !
Sur l’autre point du soi-disant ‘’chantage marocain’’, une interrogation s’impose. La chaîne financée par le ministère français des Affaires étrangères n’est-elle pas en train d’injurier la trentaine de pays qui ont ouvert des consulats dans les provinces du Sud du Royaume et les puissances mondiales qui soutiennent le plan marocain d’autonomie présenté par le Maroc, dont les Etats-Unis, l’Espagne ou l’Allemagne?
Quelques jours après cette missive, la campagne de bruitage s’est poursuivie. Comme un fil d’Ariane sur lequel s’inscrit une irascible volonté de nuire au Maroc, France24 a passé le relais à Radio France, qui -rappelons-le, appartient également à l’Etat français.
La radio publique française réussit un bel exploit : Créer une nouvelle définition du journalisme en donnant la parole exclusivement aux voix hostiles au Maroc. Recyclage de propos anciens basés sur des déclarations anonymes, synthétisation de rapports des services de renseignement -censés être secrets-, déclarations de sympathisants des séparatistes, de rescapés de la littérature idéologique de la guerre froide et d’eurodéputés aux idéologies sclérosées…la ‘’cellule d’investigation’’ du média a minutieusement choisi ses sources et ses interlocuteurs.
L’objectif : démontrer les ‘’stratagèmes’’ du Maroc pour influer les décisions européennes dans les domaines politique, économique et de droits de l’Homme. Rien que ça !
A en lire le récit, plus proche des aventures des frères Dupond et Dupont, le Maroc aurait une sorte de ‘’pouvoirs au croisement du surnaturel et du prodigieux’’, comme l’a si bien décrit le président de l’Institut marocain d’intelligence stratégique (IMIS), Abdelmalek Alaoui, dans un article dans Le Journal du dimanche.
Selon lui, rien n’est épargné au Maroc. "Organise-t-il un événement sportif d’envergure ou un festival que celui-ci devient une opération d’influence". Tente-t-il de défendre ses intérêts auprès d’hommes politiques que cette démarche serait nécessairement guidée par les impératifs d’un ‘agenda obscur’. Fait-il la pédagogie de son projet pour le Sahara qu’il en devient un ‘ennemi de la liberté’. Exprime-t-il avec force sa volonté que ses partenaires se déterminent clairement en faveur du seul règlement possible de ce différend régional, l’autonomie, qu’il userait de ‘chantage’. Choisit-il de nouveaux partenaires mondiaux qu’il serait en train de ‘diversifier ses alliances’. Sur tous les plans, un procès d’intention est trop souvent fait au Royaume’’’’.
Loin d’une rhétorique médiatique française, aux relents éminemment politiques, la réalité des relations entre le Maroc et ses partenaires, notamment européens, n’a jamais été aussi reluisante.
La visite du Commissaire européen au voisinage, Olivier Varhelyi, au Royaume, marquée par l’octroi de financements de plus de 5 milliards de DH, celle du Chancelier fédéral autrichien, dont le pays a exprimé son appui au plan d’autonomie dans les provinces du Sud et la Réunion de Haut Niveau (RHN) maroco-espagnole, qui est venue renforcer l’adhésion de Rabat et Madrid à un processus renouvelé de coopération bilatérale, permettent de faire le distinguo entre une Europe crédible, sérieuse et institutionnelle qui sait apprécier le Maroc et ses atouts géostratégiques à leur juste valeur et l’Europe de certaines parties minoritaires qui tentent d’opposer à la qualité et à l’inéluctabilité des relations entre le Maroc et l’Europe, les coups bas, l’intrigue et la conspiration silencieuse.
Par Morad Khanchouli