Intervenant à cette occasion, M. Billon a fait savoir que l’importance de l’intégration économique et commerciale sur le continent n’est plus à démontrer, déplorant le fait que le niveau des échanges entre les pays africains ne dépasse guère les 10 % malgré les énormes potentialités que recèle l’Afrique en l’occurrence, les convergences budgétaires au niveau de l'Union économique et monétaire Ooest-africaine (UEMOA).
Et le ministre de poursuivre que même au sein de ladite Union, les échanges commerciaux restent insignifiants, faisant observer qu’il appartient aux Africains de tendre vers le commerce entre eux-mêmes avant de cibler le reste du monde, à l’instar des pays de l’Union européenne.
Dans la foulée, M. Billon a pointé du doigt le coût élevé des transactions qui rendent l’Afrique moins compétitive. "Nos transactions sont à 25 % en moyenne plus chères que le reste du monde, c’est le coût du commerce africain. Nos transactions sont plus chères, au niveau des exportations, nous sommes deux fois plus coûteux que les pays de l’OCDE et trois fois plus chers que les pays d’Asie du Sud-Est’’, a déploré le ministre. A ses yeux, les pays africains devraient penser également à l’effectivité d’une monnaie unique en vue de faciliter les transactions.
Evoquant la sous-région ouest-africaine, le ministre a estimé que le gros défi pour les Africains consiste à améliorer la compétitivité pour intensifier le commerce au niveau régional et partant avec le reste du monde. De son côté, Mouna Kadiri, directrice du Club Afrique Développement du Groupe Attijariwafa Bank, tout en soulignant la nécessité de promouvoir le secteur privé en Afrique, a estimé que les pays africains, pris individuellement, ne peuvent atteindre le développement escompté, d’où la nécessité d’œuvrer conjointement pour accélérer le rythme de l’intégration régionale.
Pour ce faire, Mme Kadiri a préconisé le renforcement de la compréhension intra-africaine, l’établissement de ponts de communication, la création de valeur ajoutée, et la transformation des faiblesses en facteurs de croissance.
Evoquant, par ailleurs, le cas de la Côte d’Ivoire, elle a fait savoir qu’il s’agit "d’un pays qui force le respect du fait de sa dynamique économique, d’un secteur privé extrêmement présent dans la problématique de l’intégration intra-régionale’’.
Pour clore, Mme Kadiri a mis en avant le rôle du Club Afrique Développement en tant que tribune de prise de contact, de mise en réseau et de facilitation de l’intégration au profit de la communauté d’affaires du continent.
Mme Moono Mupotola, directrice du département intégration régionale et commerce au sein du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), a estimé que l’amélioration du commerce intra-africain passera indispensablement par la création de marché commun, l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires entre les Etats, et l’augmentation du commerce interrégional de 16 % à 52 % d’ici 2063.
‘’Le commerce intra-africain reste encore trop faible’’, a-t-elle déploré, avant de passer en revue les objectifs très ambitieux que vise à atteindre l’institution bancaire panafricaine à travers les ‘’Top 5’’.