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Mais dans quelle mesure ces commissions vont-elles différer des structures similaires qui existent au plan national et régional ? Prendront-elles la place des Centres régionaux d’investissement (CRI) qui ont pour mission, entre autres, d'être l'interlocuteur unique des créateurs d'entreprises et des investisseurs nationaux ou étrangers et de leur faciliter les démarches administratives liées à l'acte d'investir via la mise à leur disposition des données et informations à caractère économique ? Ces commissions en gestation remplaceront-elles la commission interministérielle dont l'objectif est de mettre en œuvre toute mesure pouvant améliorer et promouvoir l'environnement des investissements au Maroc ? Et qu’en sera-t-il des commissions régionales d’investissement ainsi que du Comité national de l’environnement des affaires, un organe mixte public-privé présidé par le chef du gouvernement dont l’une des missions est de mettre en place une stratégie de communication visant à sensibiliser les investisseurs nationaux et internationaux aux réformes initiées par le Maroc?
« Les propos du chef du gouvernement relatifs à la création de commissions régionales du climat des affaires sont une simple déclaration et non une décision prise dans le cadre d’un Conseil de gouvernement et en concertation avec les présidents des régions. En fait, l’Exécutif ne peut pas prendre une telle disposition qui relève plutôt des prérogatives des présidents des régions comme il est stipulé par le texte de loi régissant ces dernières», nous a indiqué Hicham Attouch, président du Forum des économistes marocains. Et de poursuivre : « La mise en place de telles commissions exige l’implication de plusieurs départements ministériels ainsi que les CRI et les Conseils des régions, lesquels doivent discuter préalablement des possibilités de complémentarité entre eux ».
Pour notre source, la création de telles commissions s’inscrit dans le cadre de la diplomatie économique des Etats et des régions qui cherchent à séduire les grands opérateurs économiques mondiaux mais elle estime que les conditions de l’émergence d’une telle diplomatie ne sont pas encore réunies. « Il y a d’abord le chevauchement des compétences dévolues aux autorités nationales représentées par le wali et celles des présidents des régions. Ensuite, toutes les régions du Maroc n’ont pas un potentiel économique avéré et confirmé. Ceci d’autant plus que certains fonds de financement, comme le Fonds de solidarité interrégion, n’ont pas été encore mis en place », nous a-t-elle expliqué. Et d’ajouter : « Et enfin, le chantier de la régionalisation avancée vient d’être lancé alors que la diplomatie économique et l’amélioration du climat des affaires demandent une continuité à long terme. On est encore loin du cas de pays comme l’Italie où les districts industriels créés il y a plus de 30 ans sont constitués d'un grand nombre de petites entreprises indépendantes les unes des autres, spécialisées dans la même production et qui, de manière combinée, permettent une production à grande échelle».
Mais qu’en est-il de l’expérience des CRI lancée en 2002 ? « L’évaluation de cette expérience a démontré que ce sont les politiques et les stratégies nationales (Plan Maroc Vert, Emergence,...) qui ont constitué le véritable dynamo de l’attractivité économique du Maroc et non les CRI. Ces politiques ont permis le décollage de certaines régions et le rôle joué par les CRI n’a pas été probant puisqu’il s’agit de simples facilitateurs et rien d’autre », nous a déclaré le président du FEM.
Une évaluation que confirme l’un des rapports de la Cour des comptes qui a indiqué que l’absence de mise en place d’une stratégie commune aux CRI figure parmi les contraintes qui empêchent ces entités d’atteindre les objectifs qui leur ont été assignés. Le rapport a aussi pointé du doigt l’absence d’un statut particulier du personnel de ces centres, l’existence de moyens financiers tributaires des subventions de l’Etat, l’absence de suivi des entreprises créées, ainsi qu’un rôle limité dans la déclinaison des politiques nationales au niveau local. L’insuffisance de l’interconnexion informatique des CRI avec leurs partenaires, la représentation limitée des administrations au sein du guichet unique et l’absence d’un cadre juridique régissant les CRI ont également été relevées par ladite Cour.