Certes, les moyens techniques n’étaient pas encore aussi disponibles qu’aujourd’hui, ni, encore moins, l’ouverture et l’intérêt portés à la culture amazighs. Aujourd’hui, c’est un autre son de cloche. La culture amazighe dispose de tous les moyens pour rayonner à commencer par l’Institut Royal de la culture amazighe (IRCA).
Il se trouve que cette ouverture aujourd’hui beaucoup plus prononcée, jouit d’un terrain favorable ; un terrain qui a été déblayé par les vétérans du cinéma amazigh au niveau notamment des réalisateurs et des acteurs. Tourner un film entièrement amazigh aujourd’hui est chose aisée par rapport aux difficultés d’avant. L’infrastructure est là, les scénarios ne manquent pas étant donné que cette culture dispose d’un patrimoine incommensurable ; notamment au niveau du patrimoine oral dont la richesse n’est nullement à prouver.
Aujourd’hui, tous les ingrédients sont là pour que la culture amazighe soit réhabilitée voire rayonnante. Les cinéastes, du moins quelques-uns, l’ont compris et sont allés chercher un nouveau souffle du côté d’Agadir, Marrakech et autres contrées. Aussi, n’oublions pas que la majorité des figurants qui travaillent pour les productions étrangères à Ouarzazate, sont des Berbères et qu’ils connaissent les rudiments du travail cinématographique. L’infrastructure dont dispose cette ville est à même de permettre une production prolifique de films amazighs.
D’ailleurs parmi les réalisateurs et les acteurs qu’on voit dans les productions nationales, nombreux sont d’origine amazighe et ne demandent qu’à être associés aux projets cinématographiques. Touria Alaoui en fait partie et elle a montré l’étendue de sa connaissance de la langue amazighe en participant à certains films. La série Film Industrie, bien qu’elle n’ait pas abouti comme on l’aurait souhaité, a quand même eu ce mérite de faire sortir de l’ombre nombre de personnes qui travaillaient sans jamais recouvrer une certaine reconnaissance. C’est au demeurant, une expérience à revoir, à corriger et à reprendre, car ce n’est qu’au prix d’expériences de ce genre qu’on peut découvrir des talents.
Le Maroc a heureusement cette richesse ethnique, culturelle et, il ne faut pas l’oublier, naturelle. Les sites qu’on retrouve dans le Sud diffèrent beaucoup de ceux du Nord, ceux du pays amazigh, si l’on peut dire, renferment une beauté extraordinaire et des couleurs uniques. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que de grands cinéastes étrangers, américains notamment, font le déplacement au Maroc, dans le Sud plus particulièrement pour tourner des films.
C’est une richesse qui est la nôtre, tout comme la culture amazighe qui gagnera davantage si le cinéma s’en mêle.
Le cinéma n’est qu’un aspect de cette culture et il doit de ce fait trouver tous les encouragements possibles, surtout au niveau du Centre cinématographique marocain qui devrait penser à promouvoir ce cinéma, comme il fait pour le reste.