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Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, avait récemment annoncé dans une interview accordée à la chaîne Al Jazeera, le gel de la participation marocaine aux opérations militaires au Yémen et son absence à deux réunions de la coalition. Le site 360 qui avait vertement critiqué le documentaire qu’Al Arabya - chaîne d’information saoudienne lancée en 2003 par un émir saoudien - nous a servi début février, et son parti-pris en faveur du Polisario a également rapporté le rappel de l’ambassadeur du Maroc à Riyad en expliquant que ce rappel est la conséquence d’une longue période de mésentente, jalonnée par nombre de provocations de la part de Riyad. Faisons-nous face à une crise diplomatique véritable ou s’agit-il simplement d’une tempête dans un verre d’eau ? Les relations maroco-saoudiennes vont-elles s’acheminer vers la rupture ? Absolument pas, pensent nombre d’observateurs, qui penchent plutôt vers la thèse de la crise passagère vu la solidité des relations entre les deux pays et les enjeux politiques, économiques et géostratégiques qu’elles recèlent. Un document de l’Institut Royal des études stratégiques soutient que la position du Maroc vis-à-vis des pays du Golfe, y compris l’Arabie Saoudite, a consisté à éviter tout risque de dommages collatéraux tant sur le plan économique que géopolitique. Un positionnement qui trouve sa raison d’être dans le fait que le Maroc a fait de l’attractivité des capitaux du Golfe, un axe central de sa stratégie de diversification des sources de financement de ses grands projets de développement.
L’IRIS avance que ces relations ont évolué vers un partenariat stratégique qui témoigne de la solidité des relations entre le Maroc et le Conseil de coopération du Golfe dont le sommet des chefs d’Etat suit de près ce partenariat.
Ce rapprochement stratégique a été couronné par la signature d’un accord- cadre de coopération avec le CCG en 2012 visant à renforcer les échanges commerciaux, attirer les investisseurs (baisse des barrières tarifaires) et définir les domaines prioritaires (transports, nouvelles technologies, énergies renouvelables, chimie et industrie pharmaceutique). L'accord prévoit la mise en place d'une commission mixte réunissant le ministère des Affaires étrangères marocain et le Secrétariat général du CCG pour superviser la progression des investissements ainsi que la création d'une banque de projets facilitant l'accès des investisseurs aux secteurs nationaux clés. L'accord a également pour objectif d'assurer le développement de la coopération entre les établissements financiers spécialisés. De son côté, l'Arabie Saoudite a annoncé lors de la visite de S.M Mohammed VI qu’elle allait financer un grand nombre de projets de développement d'une valeur de 1,25 milliard de dollars via le Fonds saoudien pour le développement.
Les accords bilatéraux et multilatéraux signés ont permis l'augmentation, entre 2010 et 2015, de la part des pays de ce Conseil de 11,8 à 27,7% pour les IDE, de 10,6 à 16,7% pour les transferts des Marocains résidant à l'étranger et de 5 à 8,7% pour les recettes touristiques, mais la part de ces pays dans le commerce extérieur du Maroc a baissé en 2010 et 2016, en raison, particulièrement, de la chute des prix du pétrole. Idem pour les dons reçus par le Maroc.
D’autres analystes soutiennent l’idée que cet épisode ne constitue qu’un nuage qui va certainement se dissiper. A ce propos, ils ont rappelé les visites des délégations saoudiennes qui ont afflué à Rabat en octobre dernier alors que les relations entre les deux pays étaient froides. Ceci d’autant plus que le journal officiel « Al Riyad » affilié à l’établissement de presse El Yamama créé en 1963 par l’Arabie Saoudite a loué dans un article intitulé "Le Sahara marocain : entre la légitimité historique et la légalité juridique", la nouvelle approche adoptée par le Maroc dans sa gestion du dossier jugée comme proactive et partant de sa foi immuable en ses droits et de son attachement à l'intégrité de son territoire.