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C’est dire qu’au-delà de la lecture standard de la toute dernière note d’information du Haut-commissariat au plan (HCP) au sujet de la situation du marché du travail en 2015, parvenue à Libé, il n’y a vraiment pas lieu de pavoiser dans le Royaume.
«Le chômage demeure en particulier élevé parmi les diplômés et les jeunes âgés de 15 à 24 ans», est une vérité patente qu’a fait ressortir la même source précisant, dans la foulée, que si le taux de chômage s’est établi, en 2015, à 4,1% parmi les personnes sans diplôme, à 15,6% parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau moyen, au niveau desquels il a enregistré 24,2% parmi les actifs ayant un certificat de spécialisation professionnelle, et à 21,2% parmi les détenteurs d’un diplôme de niveau supérieur avec en particulier un taux de 24,4% au niveau des lauréats des facultés, il était, tout de même, de 20,8% parmi les jeunes âgés de 15 à 24 et de 39% parmi les citadins d’entre eux, contre 9,7% pour l’ensemble des personnes âgées de 15 ans et plus.
En filigrane, il est, effectivement, aisé de décrypter que malgré la réduction de19.000 personnes de la population active en chômage, au niveau national et entre les deux périodes susmentionnées, la population en âge d’activité a augmenté de 1,5% doublé du taux de sous-emploi qui s’est accru de 0,5 point, passant à 10,8% au niveau national (celui des hommes (12,4%) représente presque le double de celui des femmes (6,6%) et en milieu urbain, ce taux (9,6%) est presque égal à celui des femmes (10,7%), alors qu’en milieu rural, il est environ quatre fois plus important, soit respectivement 15,8% et 4%).
Plus encore, le taux d’activité est passé, entre les deux périodes, de 48% à 47,4%, enregistrant une diminution de 0,6 point. Et comme un malheur ne vient jamais seul, la baisse du taux d’emploi vient ajouter son grain de sel. En effet, selon le HCP, ce dernier a reculé de 0,5 point au niveau national, passant de 43,3% à 42,8% notant qu’il a aussi baissé de 0,5 point en milieu urbain, de 35,9% à 35,4% et de 0,3 point en milieu rural, de 54,7% à 54,4%.
Autre bémol signalé par le HCP a trait au secteur de l’"agriculture, forêt et pêche" qui après une création exceptionnelle de 58.000 postes en 2013 et de 16.000 en 2014, il a connu, entre les années 2014 et 2015, la perte de 32.000 postes d’emploi, représentant, finalement, une baisse de 0,8% du volume d’emploi.
Et à la même source de détailler qu’en milieu urbain, ledit secteur a perdu 9.000 emplois, ce qui correspond à une baisse de 3,5% du volume d’emploi et qu’en milieu rural, avec une baisse de 0,6%, son volume d’emploi a baissé de 23.000 postes.
Ceci étant, les analystes du HCP font état d’après les données disponibles de l’emploi qui ne concerne, somme toute, que 42,8% des personnes âgées de 15 ans et plus au niveau national (35,4% en milieu urbain et 54,4% en milieu rural). S’y ajoute un pourcentage de seulement 22,2%des femmes qui participent à l’emploi au niveau national (13,6% en milieu urbain et 35,8% en milieu rural) combiné à un taux de féminisation de l’emploi qui est de 26,8%au niveau national (19,9% en milieu urbain et 34% en milieu rural) ainsi qu’à 61,2% des actifs occupés qui sont sans diplôme, 27,2% qui ont un diplôme de niveau moyen et 11,6% avec un diplôme de niveau supérieur.
Et ce n’est pas tout. Ils soulignent également que près de deux salariés sur trois (62,9%) ne bénéficient pas de contrat de travail et que cette proportion atteint 89,4% dans le secteur des BTP relevant que l'emploi non rémunéré représente 21,9% de l'emploi au niveau national et 40,8% en milieu rural et que 9,4% des actifs occupés sont occasionnels ou saisonniers.
Et de faire remarquer que près de huit actifs occupés sur dix (79,4%) ne bénéficient pas de couverture médicale (94% en milieu rural et 65,2% en milieu urbain) et que parmi les salariés, cette proportion s’est établie à 59,1% au niveau national (82,2% en milieu rural et 50,4% en milieu urbain).
Et la situation est d’autant plus endémique lorsque l’on sait que 23% de l’ensemble des actifs occupés et 34,2% de ceux exerçant dans le secteur des BTP ont exprimé le désir de changer d’emploi évoquant des raisons qui portent principalement sur la recherche d'une meilleure rémunération pour 69,5%, de conditions de travail plus favorables pour 10,8%, d’un emploi stable pour 9,1% et d’un emploi plus adéquat à la formation reçue pour 5,2%. Et de signaler, de fil en aiguille, qu’au niveau national, uniquement 1,7% des salariés et 2,1% en milieu urbain déclarent avoir bénéficié d’une formation, prise en charge par l’employeur, au cours des 12 derniers mois !
Le HCP ne manque pas également de mentionner des catégories qui sont, bel et bien, sur le fil du rasoir, en mettant en exergue que la part des jeunes âgés de 15 à 24 ans qui ne sont ni en emploi, ni en éducation, encore moins en formation (NEET) représente, pas moins de 27,9% au niveau national, 45,1% parmi les jeunes femmes et 11,4% parmi les jeunes hommes et qu’elle est de 15% parmi les jeunes âgés de 15 à 17 ans (25,6% pour les filles et 5,7% pour les garçons) et de 34,4% parmi ceux âgés de 18 à 24 ans (54,2% pour les filles et 14,5% pour les garçons).
Les révélations du HCP reprennent de plus belle en indiquant que l’enquête a dévoilé qu’environ huit chômeurs sur dix (80,5%) sont citadins, que près des deux tiers (63,5%) sont âgés de 15 à 29 ans, que près de trois sur dix (29%) détiennent un diplôme de niveau supérieur, que plus de la moitié (51,7%) sont primo-demandeurs d’emploi, près des deux tiers (65,3%) chôment depuis une année ou plus et près de trois sur dix des chômeurs (29,7%) se sont retrouvés au chômage suite au licenciement (24,7%) ou à l’arrêt de l’activité de l’établissement employeur (5%).
Pavé dans la mare, trêve de réjouissance et place à la souffrance pour les pauvres jeunes diplômés chômeurs marocains.