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Selon plusieurs témoignages concordants, tout a commencé vers 18h00, devant l’arrêt du bus de la place des Nations unies, lorsque les chauffeurs des bus des lignes 23, 11, 55, 120, …, reliant le centre-ville aux quartiers périphériques ne se sont pas arrêtés à plusieurs reprises à cette station.
Agacés et irrités par ce comportement incompréhensible des chauffeurs, les centaines des passagers amassés à cet arrêt, ont décidé d’occuper la voie publique et d’entraver la circulation comme signe de protestation. « Notre patience a atteint son paroxysme et on a été contraints de réagir», nous a confié un manifestant sous le sceau de l’anonymat, avant d’ajouter : «On s’est trouvés spontanément au milieu du boulevard en train de protester. Comment les choses en sont arrivées là? Personne ne le sait ». Et ça a marché puisque de la place des Nations unies, on apercevait sans mal des files interminables de véhicules immobilisés et une foule immense de citoyens qui a eu du mal à se déplacer.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un accident survenu au croissement de l’avenue Ba Hmad et Ibn Tachfine a bloqué davantage la circulation. Du coup, c’est tout le centre-ville qui a été paralysé et pendant près de deux heures malgré l’intervention des éléments de la Sûreté nationale qui ont eu du mal à dégager les voies.
Il a fallu attendre jusqu’à 21h30 pour que la situation redevienne normale grâce aux négociations et au travail menés par les autorités locales et la police qui ont réussi à faire évacuer les manifestants.
Mais à qui incombe la responsabilité de ce qui s’est passé ? Pour les protestataires, les regards se tournent du côté de M’dina bus et ses chauffeurs. Pour eux, cette crise n’aurait pas eu lieu si le parc de bus était suffisant.
Pourtant, à M’dina bus, le problème ne réside pas au niveau du parc mobilisé. Il est ailleurs. Selon certaines sources syndicales à M’dina bus, l’entreprise connaît plutôt un manque de chauffeurs et non une carence des véhicules. « Le parc est étoffé mais la main-d’œuvre fait défaut. Dernièrement, plus de 70 chauffeurs ont quitté M’dina bus et d’autres vont suivre. Le pire, c’est que l’entreprise a du mal à recruter», nous a révélé notre source. Et pour cause : les conditions de travail sont jugées indécentes par plusieurs chauffeurs.
« Plusieurs recrues ont claqué la porte, parce que, soit elles trouvent les salaires peu alléchants, soit elles estiment que l’entreprise ne les protège pas assez. En un mot, elles ne se sentent pas en sécurité», nous a confié un syndicaliste.
En effet, les conditions de travail des salariés, jugées catastrophiques, ne sont pas une nouveauté et ont fait les unes des journaux nationaux.
Déjà et à plusieurs reprises, les salariés de M’dina bus ont reproché à leur entreprise le non-versement des cotisations à la CNSS, la CIMR et la CNOPS alors que les droits y afférents sont prélevés sur leurs salaires outre la non-rémunération des heures supplémentaires.
La grogne des employés a concerné aussi la situation des salariés contractuels, qui travaillent 206 heures par mois alors qu’ils ne doivent pas dépasser les 182 sans être payés pour ces heures supplémentaires.
Autre violation de la loi et pas des moindres, la manipulation des fiches de paie. Les salariés constatent que chaque mois, ils ont droit à un calcul différent, d’autant plus qu’ils ne perçoivent pas leur salaire réel. La loi impose 11.78 DH de l’heure, ce qui veut dire que sur la base d’un salaire net de 2.756.52 DH par mois, ils ont droit seulement à 2.246 DH.
En attendant que la situation des salariés change, les Casablancais vont-ils rester longtemps otages de ces conducteurs ? Affaire à suivre.