Où en est le projet des toilettes publiques mobiles de Casablanca ? Seules quatre unités opèrent la place des Nations unies. Pourtant, au vu de tous les changements et des gros chantiers que connaît la métropole économique, les besoins se font de plus en plus ressentir. Ce n’est certainement pas la faute de Chérif Zidane, initiateur du projet et gérant de l’entreprise «Allo pro». Ce jeune promoteur débordant de volonté et d’enthousiasme affiche de plus grandes ambitions et voudrait étendre le projet à d’autres emplacements de la ville mais pour le moment, une seule autorisation lui a été accordée. «On ne peut rien entreprendre tant que le cahier des charges n’est pas élaboré». Le Conseil de la ville le promet incessamment. Ce serait probablement pour le mois de décembre. Mais sachant qu’un cahier des charges a été élaboré en 2008 puis modifié en 2010, mais sans donner lieu à un appel d’offres, il y a lieu d’être sceptique. Qu’à cela ne tienne, Zidane croit dur comme fer en son projet et voudrait aller jusqu’au bout.
Il faut avouer que l’idée en a séduit plus d’un. Comme le reconnaît Chérif Zidane :«Depuis que notre projet a vu le jour, nous croulons sous les propositions. En effet, les villes comme El Jadida, Meknès, Salé semblent vivement intéressées par ce concept». Il ne peut en être autrement puisqu’elles auront tout à y gagner, indique Zidane. Et d’ajouter : «Outre le fait que ce projet est écologique à cent pour cent, il pourrait contribuer autant faire se peut à réduire le chômage. Comptant actuellement 6 employés, le gérant d’Allo pro, affirme qu’il pourrait s’adjoindre les services de 150 autres employés répartis sur l’ensemble des emplacements prévus à la métropole. En attendant le bon vouloir du Conseil de la ville, les toilettes continuent, elles, à fonctionner. Mais à quel prix ? serait-on tenté de se demander. Quand on sait que lesdites toilettes publiques sont utilisées en contrepartie d’un simple dirham symbolique, on imagine l’impact des dépenses. «Et encore, même les personnes qui ne paient pas peuvent y avoir accès», précise Zidane. L’entreprise assume ainsi les charges d’entretien et de sécurité. Heureusement, on a daigné lui accorder une autorisation pour des affichages publicitaires. «Initialement d’une durée de 6 mois, elle a été prorogée de 3 autres mois», n’a pas manqué de noter le gérant d’«Allo pro». L’entreprise perçoit ainsi des recettes en vendant de l’espace publicitaire. Cela pourrait constituer une source de revenus même pour la ville puisque la société devrait lui verser près de 10% des recettes de l’affichage.
Par ailleurs, il faut rappeler que le projet devrait concerner quatre autres emplacements à forte fréquentation touristique: la place Mohammed V, la corniche d’Aïn Diab, les Habous et le parc de la Ligue arabe. L’ancienne Médina pourrait également figurer dans la liste. Concernant la fiche technique, il apparaîtrait que les 4 cabines mises en place nécessiteraient près de 150 litres d’eau par jour, soit une économie de 97% par rapport aux toilettes normales. Il s’agit en l’occurrence de l’eau de puits. Quant à l’économie en électricité, elle atteindrait 100% et nul besoin d’ampoules puisque le toit absorbe la lumière. Mieux encore, les produits d’entretien sont biologiques et peuvent même dégrader les déchets humains.
Somme toute, l’initiative est fort louable et mériterait d’être encouragée. Alors un coup de pouce serait le bienvenu.