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Malgré la répression policière de la semaine dernière et les menaces proférées par le ministre de l’Intérieur au Parlement, ces derniers ont annoncé qu’ils poursuivront leurs actions jusqu’à la réalisation de leur principale revendication, à savoir le retrait des deux décrets qui les ont privés de toute embauche directe par le MEN.
Le premier de ceux-ci sépare la formation du recrutement, c’est-à-dire qu’à l’issue de leur cursus dans les centres publics dédiés, les professeurs stagiaires sont obligés de passer des concours pour accéder à la Fonction publique, ce qui constitue, selon leur point de vue, « une aberration ».
Le deuxième décret a, quant à lui, réduit de moitié leurs bourses mensuelles qui passent ainsi de 2.454,51 à 1.200 DH.
« Nous avons tracé un programme de protestation pour les prochains jours », nous ont affirmé, à ce propos, Chaima Lahmer et Mohamed Kanjaa, membres nationaux de la Coordination nationale des enseignants stagiaires au Maroc.
Ainsi, ces derniers organiseront-ils lundi prochain des sit-in devant les délégations du ministère de l’Education nationale et les AREF.
Deux jours après, c’est-à-dire mercredi, ils observeront une grève de la faim de 24 heures et organiseront également une marche nationale à Rabat le dimanche 24 janvier.
« Prendront part à cette marche les enseignants stagiaires de tous les centres du Royaume, leurs proches et les associations et personnes qui soutiennent nos revendications », nous a affirmé Mohamed Kanjaa qui assure, pour rappel, la responsabilité de la Coordination locale de Kénitra.
«A l’instar de ce qui a été fait dans plusieurs villes du Royaume, nous avons organisé jeudi une manifestation. Mais les forces de l’ordre sont intervenues et plusieurs personnes ont été blessées », nous a-t-il confié en précisant qu’il a été lui-même victime de la répression policière. « Dans d’autres villes, a-t-il poursuivi, les manifestations se sont passées dans le calme y compris à Inezgane ». Dans cette ville, faut-il le rappeler, une manifestation des enseignants stagiaires avait été violemment dispersée le 7 janvier. Ce qui avait suscité l’ire de l’opinion publique et semé la zizanie au sein du gouvernement puisque son chef a juré qu’il n’avait pas été mis au courant de cette intervention, alors que son ministre de l’Intérieur avait affirmé le contraire devant les parlementaires en précisant même que la décision de faire intervenir les forces de l’ordre avait été prise en concertation avec lui.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement semble encore décidé à ne pas répondre aux doléances des enseignants stagiaires. Dans ce sens, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a exhorté ces derniers à reprendre leurs cours afin d’éviter une année blanche.
Il a également affirmé que la poursuite des protestations contre les deux décrets mis en cause leur fera perdre leur année scolaire et l’opportunité d’être recrutés au terme de leur formation, tout en les menaçant de subir l’ire vengeresse des forces de l’ordre au cas où ils persévéreraient dans leur action revendicative en assimilant celle-ci à une violation de la loi et en annonçant, sans détour, que le Maroc s’est engagé sur la voie de l’interdiction de toute manifestation qu’il considère comme illégale.