Le SNPM dénonce les poursuites diligentées contre les journalistes via le Code pénal

Un journaliste poursuivi sur la base de l’article 263 du CP


A.B
Mardi 31 Décembre 2019

Trois condamnations en vertu du règlement intérieur de la Chambre des conseillers confirmées en appel

«Le syndicat rejette l’arrestation de notre confrère et les poursuites à son encontre sur la base du Code pénal. Aussi, demande-t-il sa libération ». Vous l’aurez certainement deviné, le syndicat en question est celui de la presse nationale marocaine, et le confrère n’est autre que Omar Radi. Le journaliste a été placé en détention jeudi 26 décembre, pour un tweet dénonçant une décision de justice. Il est poursuivi sur la base de l’article 263 du Code pénal. Celui-ci prévoit «un mois à un an de prison et une amende de 250 à 5000 dirhams pour quiconque se rend responsable d’un outrage dans l’exercice de leurs fonctions ou à l’occasion de cet exercice, envers un magistrat, un fonctionnaire public, un commandant ou agent de la force publique, soit par paroles, gestes, menaces, envoi ou remise d’objet quelconque, soit par écrit ou dessin non rendus publics ».
Outre le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) qui a exprimé, par communiqué, son indignation face à ce jugement « qui se base sur le Code pénal en lieu et place du Code de la presse », l’ONG Human Rights Watch (HRW) a demandé samedi aux autorités marocaines la «libération immédiate de ce journaliste d’investigation primé». Une mobilisation générale qui s’est traduite par la création d’un collectif, après la vague d’indignation qui est apparue sur les réseaux sociaux suite à son arrestation, comme en attestent le #FreeOmarRadi et les tweets publiés, entre autres, par la directrice de l’information de la chaîne 2M, Samira Sitaïl.
Ces dernières 48h, plusieurs manifestations de soutien ont été organisées devant le Parlement à Rabat pour dénoncer l’arrestation du journaliste de 33 ans. On pouvait y apercevoir des slogans tels que « Non aux représailles contre la liberté d’expression et les opinions qui divergent du système ». Mais encore « Non aux arrestations pour des motifs imaginaires », et enfin « Non à l’injustice contre les journalistes ».
L’affaire n’est pas non plus passée inaperçue à l’étranger. En sus de la manifestation qui a eu lieu à Paris, les médias français y ont quasiment tous consacré un article, de France 24, jusqu’à RFI, en passant par Libération qui titre « Au Maroc, Omar Radi, nouveau journaliste dans le viseur des autorités ».  
Il convient de rappeler que la Cour d'appel de Rabat avait confirmé lundi dernier des peines de six mois de prison avec sursis à l'encontre de quatre journalistes et une amende de 10.000 dirhams pour chacun d'eux.
Mohamed Aheddad du quotidien Al Massae, Abdelhak Belachgar du journal Akhbar Al Yaoum ainsi que Kaoutar Zaki et Abdelilah Sakhir du site d’information Al Jarida24 ont été poursuivis pour avoir publié des informations liées aux travaux de la commission d’enquête parlementaire sur la Caisse marocaine des retraites en décembre 2016 (CMR).
 Le conseiller Abdelhak Hissane a, pour sa part, été poursuivi pour « violation du secret professionnel ». Ces poursuites font suite à une demande d’ouverture d’enquête en 2016 de la part de Hakim Benchamach, président de la deuxième Chambre.    
Abdellah Bekkali, président du Syndicat national de la presse marocaine (SNPM) avait qualifié  la condamnation en première instance de ces journalistes d’« injuste ».
Les peines écopées par les quatre journalistes avaient également fait réagir l’ONG Reporters sans frontières. « Ce verdict est infondé, puisqu’il se base sur une loi spécifique au fonctionnement de la Chambre des conseillers, qui criminalise la publication d’informations sur le travail de ses commissions. Nous rappelons que le Maroc s’est doté en 2016 d’un nouveau Code de la presse qui ne prévoit plus de peines de prison pour les journalistes», avait précisé l’ONG sur son site internet.


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