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«On ne croit pas que la conjoncture actuelle marquée par les prémices de la sécheresse au niveau national et de la crise économique à l’international aura un impact négatif sur le Salon. Au contraire, on estime que le SIAM sera un lieu de débat, d’échange d’idées et une occasion pour chaque agriculteur de faire un bon chiffre d’affaires», a précisé Jaouad Chami, commissaire du Salon, lors d’une conférence de presse le 5 mars à Casablanca.
Des propos qui seront largement confortés par Jaouad Belhadj, représentant du ministère de l’Agriculture qui a assuré l’assistance qu’il est encore très tôt pour parler de la sécheresse et que rien n’est joué à l’avance.
Pourtant, les déclarations rassurantes de ces deux intervenants sont loin de remonter le moral des agriculteurs, en berne depuis des mois. Pour eux, la saison agricole 2012 semble sérieusement compromise malgré les minces lueurs d’espoir de voir la pluie tomber abondamment dans les jours qui viennent. C’est le cas des agriculteurs des régions de Marrakech, d’Essaouira et l’ensemble du Sud du pays qui ont été durement touchés. «On a perdu tout espoir et on n’attend plus grand-chose de cette saison. Notre espoir aujourd’hui, c’est d’avoir du foin pour le bétail», nous a confié un agriculteur de la région d’Essaouira. Même appréciation du côté de cet autre agriculteur de la région d’Agadir qui estime que 2012 sera une année noire. D’après lui, tout est parti en fumée et les agriculteurs n’ont plus que les yeux pour pleurer.
Cependant, pour d’autres agriculteurs, les dés n’ont pas été tous jetés. C’est le cas des cultivateurs des régions de Doukkala-Abda, de la Chaouia et de Zemmour-Zaër qui croisent les doigts en espérant un ciel plus clément. Pour eux, l’espoir demeure de mise. «Notre sort sera scellé dans une semaine à dix jours avant qu’on ne déclare, nous aussi, 2012 année noire», nous a affirmé Atifi Baydoun, président de la Fédération des associations de Baghati (FAB) à Safi. Selon lui, tout reste possible et personne n’est capable de prédire de quoi demain sera fait.
Malgré cette note d’espoir, les signes d’une saison agricole à faible pluviométrie sont déjà là. C’est le cas des aliments pour bétail qui ont vu leur prix grimper. De même celui du foin. La botte est désormais vendue 30 DH contre 6 DH auparavant. L’orge et le maïs le sont à 6 DH contre 3,5 auparavant et le son à 120 DH contre 70 DH. Une situation qui semble lourdement impacter la commerce de bétail qui a perdu 50% de son chiffre d’affaires.
Autre signe, et non des moindres : le chômage de la main-œuvre agricole. Les agriculteurs aisés mettent de plus en plus de leurs salariés au chômage. Un constat qui aura un impact négatif dans les prochains mois sur l’économie du pays. Et qu’en est-t-il du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime dans cette conjoncture ? C’est le grand absent, affirment les agriculteurs. «On n’a rien vu jusqu’à maintenant. Je ne sais pas pourquoi l’Etat hésite encore à intervenir», s’est interrogée notre source à Essaouira. Pour elle et pour beaucoup d’autres, les hésitations du ministère aggravent davantage leur situation. «Il faut que le département d’Akhanouch pense à déclarer les régions touchées de zones sinistrées. Nous avons besoin de l’aide de l’Etat», a-t-il lancé.
De fait, il ne s’agit pas là de la seule responsabilité de ce département. C’est, en effet, au chef de gouvernement d’assumer ses responsabilités maintenant. La déclaration d’une zone comme étant sinistrée engage, en effet, plusieurs départements ministériels et exige des mesures urgentes dont la réorientation de certaines allocations budgétaires et la budgétisation d’autres. L’Etat doit donc agir à une cadence plus rapide. L’assurance contre la sécheresse dont Akhennouch avait vanté les mérites au cours de l’année dernière, ne peut servir de panacée concernant des régions où l’agriculture vivrière règne en maître absolu, ni permettre d’empêcher que l’incontournable exode rural qui fait généralement suite aux années de vaches maigres, ne prenne des ailes et complique davantage la situation.