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Pas question pour autant d’aller vite en besogne et de brûler les étapes. Au RNI, on ne veut surtout pas jouer les remplaçants trompant leur attente sur le banc de touche.
Il faut d’abord, explique un proche du président Mezouar, que toute la procédure soit respectée. Le chef du gouvernement qui a reçu cinq démissions des ministres istiqlaliens sur six doit les remettre au Souverain, lequel les acceptera ou les refusera. Ensuite, et c’est le secrétariat général du PJD qui l’expliquait dès mardi soir, le parti majoritaire doit réunir ses instances décisionnelles. C’est le conseil national du parti d’Abdelilah Benkirane, qui sera convoqué en session extraordinaire dans les tout prochains jours –la date sera fixée samedi prochain à l’occasion de la réunion du secrétariat général- pour se prononcer sur le retrait de l’Istiqlal du gouvernement et prendre les décisions en conséquence. Nouvelle majorité ou élections anticipées ? «Tous les scénarios sont à l’ordre du jour», laisse entendre Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD.
Parmi les sorties de crise dont débattront les militants du PJD figure en fait et en bonne place l’entrée en jeu du Rassemblement national des indépendants. Les Pjdistes de base accepteront-ils que leurs nouveaux alliés soient, dans un passé très proche, leurs pires ennemis ? Sont-ils prêts à se faire oublieux de cette polémique violente –qui s’est transformée en bataille judiciaire- qui les a opposés au président du RNI après qu’ils l’ont accusé de toucher des primes indues alors qu’il était ministre des Finances ? Dans le landerneau politique, on s’attend à un conseil national du PJD houleux. La participation au gouvernement Benkirane II du RNI va très probablement opposer fortement les « faucons » aux « modérés » du parti.
Au RNI, on affiche une sérénité à toute épreuve, n’écartant pas, non plus, toute éventualité. « Quand le conseil national du PJD prendra sa décision et si jamais il est fait appel à nous, nous poserons à notre tour la question de la participation à nos militants du conseil national. Le dernier mot leur revient », affirme ce ténor du parti de la colombe.
Mais dans les coulisses de cette formation politique qui s’était jusque-là présentée en adversaire irréductible des islamistes du PJD. au nom de la clarification du jeu politique, on se prépare activement pour le tour de chauffe gouvernemental. «
On pense déjà aux négociations avec le chef du gouvernement dans le cadre d’un remaniement en bonne et due forme. «Le RNI ne compte pas intégrer le gouvernement à n’importe quel prix, juste pour occuper des postes de ministres. Nous nous situons dans le cadre d’une stratégie. Beaucoup de points doivent être renégociés à commencer par les priorités gouvernementales. Trois ans n’est pas un délai suffisant pour faire tout ce qui a été annoncé. Il faut se recentrer sur l’essentiel, c'est-à-dire la redynamisation du secteur économique, la préparation des lois organiques qui nous conduiront à 2016, et enfin hiérarchiser les réformes. Si nous entrons, c’est bien pour que les choses changent et pour tenter d’apporter des solutions aux principaux problèmes qui se posent aux Marocains dont le quotidien est de plus en plus difficile», soutient ce ténor du parti fondé par Ahmed Osman.
Depuis les travées de l’opposition –jusqu’à quand?- ce parti plaide pour une nouvelle redistribution des portefeuilles ministériels. Il n’est pas dit qu’il compte remplacer au pied levé l’Istiqlal et hériter de ses ministères.
Et selon les informations que nous avons pu obtenir, le RNI serait en train d’examiner les profils des ministres qui pourraient les représenter au sein de Benkirane II. « Un mix entre anciens et nouveaux visages, parce que l’opinion publique a gardé une bonne image de certains de nos anciens ministres qui ont fait du bon boulot», croit savoir un fidèle de Mezouar avant de promettre qu’ «une à deux femmes seront proposées par le Rassemblement national des indépendants sur leur liste des ministrables ».
La politique est l’art du possible et de la science-fiction aussi. En mars dernier, nous posions au président du RNI la question de savoir si son parti pouvait revenir au pouvoir avec un PJD aux commandes. « Il n’y a aucune raison de le faire. Il n’y a rien aujourd’hui au niveau du champ politique qui exige un remodelage de la majorité sauf si demain il y a crise et obligation pour tous les partis d’aller vers un gouvernement de coalition nationale. Mais nous n’en sommes pas là. Notre passage à l’opposition est une opportunité de reconstruire nos structures et de ressouder nos liens internes autour de convictions fortes. Mon ambition a toujours été de faire du RNI un grand parti du centre et je considère que le Maroc a besoin d’un tel parti qui soit capable justement d’être une alternative », nous a-t-il répondu.