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"Crise de la faim" au Soudan : Le chef d'une ONG fustige la communauté internationale
Des partisans ont suivi le cortège présidentiel à dos de chameau et de cheval.
Des milliers de ses partisans brandissaient des photos du Président, agitaient des drapeaux soudanais, scandaient le nom du Président et conspuaient les Etats-Unis et le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo.
Omar el-Béchir, 65 ans, tente actuellement de rallier l’appui de l’ensemble de la population soudanaise dans son bras de fer contre la justice internationale sur le thème de la lutte contre le “néo-colonialisme” occidental.
La CPI a délivré le 4 mars un mandat d’arrêt contre le Président soudanais pour crimes de guerre et contre l’humanité au Darfour, mais ce dernier y a répondu avec véhémence et a décidé d’expulser 13 ONG parmi les plus actives au Darfour, où 2,7 millions de personnes vivent dans des camps. Les Etats-Unis et d’autres pays ont demandé au Soudan de revenir sur cette décision, critiquée également par l’ONU et l’Union européenne. Mais un responsable soudanais, cité par l’agence nationale Suna, a affirmé que la mesure de Khartoum était “irréversible”.
“Les ONG expulsées sont des voleurs. Elles gardent 99% des fonds pour elles-mêmes et ne donnent que 1% à la population du Darfour”, a lancé samedi M. Béchir lors d’un discours à Khartoum devant des partisans venus du Sud-Soudan. “Si quelqu’un veut nous combattre, il ne devrait pas passer par des résolutions du Conseil de sécurité (de l’ONU) ou la CPI, mais plutôt venir sur notre sol pour se battre”, a-t-il ajouté.
La décision de Khartoum va priver de nourriture, d’eau potable et de soins de santé plus d’un million de personnes au Darfour, selon des responsables onusiens, et l’ONU a averti que des milliers de personnes risquaient de mourir.
Des responsables onusiens craignent aussi des mouvements de population massifs au Darfour si les services essentiels ne sont pas assurés dans les camps, ce qui pourrait augmenter l’exposition des civils aux combats entre rebelles et soldats.
“Ce n’est pas possible, dans un délai raisonnable, de remplacer la capacité et l’expertise que ces ONG ont fournies sur une longue période”, soulignent les agences de l’ONU au Soudan, dans un communiqué publié samedi. Quelque 85 ONG internationales sont actives au Darfour, mais les 13 expulsées “comptent pour plus de la moitié de la capacité des opérations humanitaires”, ont-elles regretté. En fait, plusieurs ONG mettent en oeuvre des programmes des agences de l’ONU, comme l’américaine Care qui distribue une part importante de la nourriture acheminée au Darfour par le Programme alimentaire mondial (PAM).
“En expulsant ces organisations, c’est comme si l’on s’attaquait de facto à l’ONU”, a déclaré un humanitaire sous couvert de l’anonymat. La décision de Khartoum accroît à court terme la pression sur les ONG sur le terrain, qui devront faire davantage sans bénéficier de plus de moyens.