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Plusieurs défenseurs marocains des droits de l’Homme se demandent pourquoi la Suisse a accepté la requête du Polisario dont le conflit avec le Maroc n’est ni une guerre déclarée, ni un conflit de longue durée et qu’il n’est pas marqué par des violations graves des droits de l’Homme telles que les prises de civils en otages, les représailles visant les civils ou leurs biens, les punitions collectives, les déportations et l’implantation de colons civils sur un terrain de combats. Ceci d’autant plus que l’article 2 de la Convention (IV) de Genève relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre stipule que : « En dehors des dispositions qui doivent entrer en vigueur dès le temps de paix, la présente Convention s'appliquera en cas de guerre déclarée ou de tout autre conflit armé surgissant entre deux ou plusieurs des Hautes Parties contractantes, même si l'état de guerre n'est pas reconnu par l'une d'elles. La Convention s'appliquera également dans tous les cas d'occupation de tout ou partie du territoire d'une Haute Partie contractante, même si cette occupation ne rencontre aucune résistance militaire ».
Ces mêmes militants se demandent pourquoi Berne a validé l’adhésion d’une entité qui ne représente rien au niveau des instances internationales. A titre d’exemple, seuls 12 pays reconnaissent le Front du Polisario sur la cinquantaine qui siègent au sein de l’Union africaine (UE).
Pis, comment peut-on accepter l’adhésion d’une entité qui n’a aucun des attributs de l’Etat ? « Tout le monde sait que ce sont les généraux et les officiers des renseignements algériens qui gèrent les camps de Tindouf et que ces camps sont sous autorité algérienne. Pis, ces camps n’ont jamais été visités par les représentants du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme malgré les violations récurrentes de ceux-ci, l’esclavagisme qui y existe et la torture ou les détentions arbitraires qui y sont monnaie courante», nous a confié une source qui a requis l’anonymat avant de poursuivre avec ironie : « On peut parler plutôt de l’adhésion d’Alger à cette convention que d’autre chose ».
« Le Polisario a pris de court le Maroc qui semble plus préoccupé actuellement par d’autres dossiers plus importants comme les élections, la lutte contre le terrorisme et la transition politique », nous a précisé Mustapha Manouzi, président du Forum vérité et justice qui estime que cette adhésion a été le fruit d’un effort diplomatique et d’une complicité de certaines parties ennemies du Royaume. Pis, il considère cette adhésion comme inacceptable puisqu’elle institutionnalise un fait accompli émanant de bandes armées.
Pourtant, le président du FVJ ne veut pas tomber dans le négativisme béat. Il pense que cette adhésion constitue un électrochoc positif pour la diplomatie marocaine. « Aujourd’hui, on est devant un contexte international différent et de nouveaux rapports de force qui exigent une vigilance patriotique de tout le monde et un renforcement du front intérieur via l’élargissement du domaine des droits et des libertés », nous a-t-il indiqué.
D’après lui, cette adhésion du Polisario ne doit pas faire peur aux Marocains. « En tant que défenseurs des droits de l’Homme, cette adhésion ne nous gêne nullement à condition que les représentants du Polisario s’engagent à respecter le dialogue et à rejeter tout acte de violence et de terrorisme », nous a-t-il précisé avant d’ajouter : « Mieux, cette adhésion sera gênante pour le Polisario parce qu’elle lui imposera un certain nombre de contraintes. Et du coup, il sera sous les projecteurs des instances internationales et sous haute surveillance. Un état de fait qui n’aura que des effets bénéfiques sur les droits des réfugiés, entre autres, et qui jettera la lumière sur les violations des droits de l’Homme à Tindouf. Il ne faut pas paniquer puisque nous avons un droit historique et des droits acquis que personne ne peut remettre en cause ».
Des propos calmes et raisonnés à l’opposé du ton agressif de notre ministère des Affaires étrangères et de la Coopération qui a adressé une lettre de protestation aux autorités de Berne, indiquant que « la Suisse a dépassé d’une manière grave ses prérogatives » en acceptant la requête du Polisario.
Salaheddine Mezouar s’est même dit surpris par le timing de cette décision alors que la région ne connaît pas de conflit armé depuis le cessez-le-feu, conclu en septembre 1991, entre le Royaume et le Polisario sous l’égide des Nations unies accusant la Suisse d’avoir pris position en faveur des stipendiés d’Alger.