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D’après cette experte onusienne, la dynamique amorcée par les réformes économiques et sociales n’a pas touché toutes les régions, notamment celles éloignées, et les groupes vulnérables. A ce propos, elle a noté qu’il y a des disparités structurelles dans la mise en œuvre des projets et des lacunes au niveau des infrastructures nécessaires sans parler de la faiblesse des ressources financières allouées.
Même constat au niveau de la gestion et de la mise en œuvre de ces projets. Hilal Elver a remarqué qu’il y a manque de coordination entre les organismes concernés et une absence de stratégie nationale sur le droit à une alimentation adéquate basée sur des repères et assortie de délais et de plans de mise en œuvre efficaces pour chaque région ainsi que de mesures budgétaires et fiscales nécessaires pour assurer la mise en œuvre.
Même si elle a noté l’existence de progrès réalisés par le Plan Maroc Vert notamment en ce qui concerne le renforcement du secteur agricole en favorisant son intégration dans les marchés internationaux et en l’aidant à atteindre la croissance, il n’en demeure pas moins que ce projet pèche par son manque de coordination et l’absence de consultations préalables et efficaces des populations locales concernées. A cet effet, elle a souligné que ce plan ne bénéficie pas à tous ceux qui sont particulièrement ciblés par le Pilier II, y compris les petits agriculteurs et les agricultures familiales. Les processus de suivi et d'évaluation existants devraient également être renforcés, selon elle, pour assurer la transparence, la non-discrimination et la participation de toutes les parties concernées.
Le déficit en infrastructures a été également pointé du doigt. L’experte onusienne estime qu’il devrait être amélioré dans les régions éloignées pour assurer un accès facile aux marchés et à attirer des investissements dans les zones rurales.
En d’autres termes, le PMV n’a fait que creuser davantage l’écart entre les territoires et entre les «grands agriculteurs» et les « petits paysans». Fondé sur deux piliers : l’un pour l’agriculture moderne, à savoir celle pratiquée par les grands exploitants, et l’autre pour « l’agriculture solidaire », en l’occurrence celle des petits exploitants, ce dualisme a engendré, dès le début, l’inégalité en accordant davantage d’intérêt aux agriculteurs du Pilier I, autrement dit au secteur dit moderne qui a bénéficié d’une enveloppe de 75 Mds de DH, au moment où les agriculteurs du Pilier II, c'est-à-dire les petits exploitants, n’ont eu qu’une enveloppe de 20 Mds de DH. Un état des lieux déjà révélé par les chercheurs Zakaria Kadiri et Fatima Zahra El Farah dans leur article intitulé : « Le rural et l’agriculture au Maroc. Entre inégalités territoriales et sociales» où ils se sont interrogés sur l’appellation de Pilier II de l’«agriculture solidaire» à travers lequel il n’est pas en soi une reconnaissance des inégalités existantes dans le monde agricole. Et ce faisant, cette politique ne renforce-t-elle pas l’inégalité territoriale et sociale puisque l’agriculture solidaire se situe au niveau des zones écologiquement fragiles et géographiquement marginalisées en accès et en infrastructures de base, à savoir la montagne, les oasis, le bour ?…. N’est-il pas question de rendre plus explicite et prioritaire ce qui est entendu par « solidaire » ? Et où se trouve la limite entre ce qui est « solidaire » et ce qui est « performant » ?