-
Greffiers en grève
-
Un homme arrêté après avoir brisé des vitres de l'ambassade du Maroc en Suède
-
La délégation marocaine réitère les quatre fondamentaux de la position du Royaume au sujet du Sahara marocain, tels que définis par Sa Majesté le Roi
-
Droit d'accès à l'information: Débat institutionnel pour la révision du cadre juridique
-
Le Maroc participe au Caire à une réunion sur le traitement médiatique des questions environnementales
Hier matin, les députés avaient de l’ouvrage sur le métier. Une première (et longue) séance plénière a été consacrée au vote du règlement intérieur de la Chambre basse. A l’heure où nous mettions sous presse, les députés étaient toujours en train de voter.
On le sait, le retard accusé par l’élaboration du nouveau règlement intérieur est l’une des causes du boycott par l’opposition des séances mensuelles d’interpellation du chef de gouvernement. La répartition du temps de parole a bruyamment divisé opposition et majorité.
Un règlement intérieur qui n’en finit pas de nourrir la crise au sein de la majorité, ou plutôt de ce qu’il en reste. La proposition du PPS, soutenu par le PJD, de réduire le seuil minimal pour la constitution d’un groupe parlementaire a révélé de nouvelles dissensions dans la coalition. Les députés du Mouvement populaire ont commencé par menacer d’un vote négatif faisant craindre aux troupes de Nabil Benabdallah la perte d’un groupe parlementaire déjà furieusement bigarré.
La position des Harakis, pourtant jusque-là fidèles partenaires de la majorité –on a même vu Mohand Laenser jouer les missi dominici au plus fort de la crise entre Benkirane et Chabat- doit probablement être lue à l’aune des tractations menées avec le rassemblement national des indépendants pour la formation d’une nouvelle majorité. Avec ses quatre ministères, autant que le PPS qui n’a pas de groupe parlementaire, le Mouvement populaire ne se sent pas vraiment selon son véritable poids législatif.
La perspective du remaniement est une occasion de rendre justice aux Harakis qui estiment haut fort avoir été défavorisés il y a un an et demi à la formation de Benkirane I. En jouant sa propre partition au Parlement sur la question du règlement intérieur –avant de revenir plus tard à de meilleurs sentiments- le MP veut montrer sa capacité de nuisance face à un RNI qui se présente déjà en sauveur de Benkirane et de sa majorité. Laenser et les siens veulent plus de maroquins. Dans les rangs harakis la demande de ministrabilité est pressante. L’offre gouvernementale, elle, est réduite. «Laenser a–t-il vraiment intérêt à réclamer plus de ministères ? En contentant quelques happy few de ses fidèles, il va se mettre un grand nombre de militants sur le dos », commente cet ancien haraki en rupture de ban.
En attendant, les tractations pour la formation d’une nouvelle majorité prennent tout leur temps. Mercredi soir, le président du Rassemblement national des indépendants a rencontré une nouvelle fois Abdelilah Benkirane. Selon nos informations, les discussions sérieuses auraient commencé au sujet du programme gouvernemental, des réformes prioritaires et de la structuration de l’Exécutif. Le RNI s’accrochera-t-il jusqu’au bout à ses conditions dont celles d’une redistribution des portefeuilles ? Pour l’heure, aucun nom de ministrables n’aurait encore été proposé par Salaheddine Mezouar qui réunit aujourd’hui le conseil national de son parti à Bouznika.
L’ancien ministre des Finances est soumis à une forte pression. Immédiatement après le retrait de l’Istiqlal du gouvernement, il a reçu plusieurs dizaines de CV. Les révolutions de palais et autres guéguerres de sérail battent leur plein dans la maison des « Bleus ».
Les négociations avec le RNI s’annoncent en tout cas plus longues que prévu. Le président du groupe parlementaire du PJD, Abdallah Bouano, ne s’est pas gêné pour mettre de l’huile sur le feu. Cela s’est passé en fin de semaine passée à Meknès lors du 4ème congrès de la jeunesse du Parti justice et développement. Le député trublion a en effet déclaré que la coalition avec le parti de Mezouar était difficile en raison du fameux «G8» conduit par le RNI pour combattre le PJD, des prévisions inexactes sur le déficit et la croissance qui ont été présentées par Mezouar dans la loi de Finances de 2012, et enfin «le scandale» de l’échange de primes entre le chef de file des bleus et le trésorier général du Royaume, Nourredine Bensouda.
Des déclarations qui laissent entendre que les tractations pour une nouvelle majorité sont loin de se dérouler dans une ambiance sereine. « Le climat est tendu », reconnaît cette figure de la majorité.
La réconciliation entre islamistes au pouvoir et libéraux jusque-là dans l’opposition ne sera pas une simple procédure.