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«Il s’agit bien d’un projet de fin de mandat, caractérisé par la continuité et qui ne traduit pas les grandes lignes du programme gouvernemental », nous a précisé Hicham Attouch, président du Forum des économistes marocains et professeur d’économie (FEM) à l’Université Mohammed V.
D’après lui, L’Exécutif tente, tant bien que mal, de mener à terme son mandat sans toucher aux sacro-saints équilibres macro-économiques. En effet, le projet de loi de Finances 2016 prévoit un taux de croissance de 3%, une réduction du déficit budgétaire à 3,5%, le maintien du taux d'inflation à 1,7% du PIB et la création de 25.998 emplois. Le ministre a également annoncé que le PLF prévoit un budget d'investissement public total de 189 milliards de dirhams, dont 61 milliards relèvent du budget de l'Etat avec un soutien particulier au Programme d’accélération industrielle et au Plan Maroc Vert, lequel bénéficiera d'une enveloppe globale de 11 milliards de dirhams pour financer 497 projets dont 85 nouveaux. Après analyse de ces chiffres, notre source estime que le taux de croissance prévu est envisageable vu le contexte actuel de baisse des prix du baril de pétrole sur les marchés internationaux. Ceci d’autant plus qu’il correspond bien aux prévisions du HCP et de Bank Al-Maghrib. Quant au taux d’inflation, notre expert précise que ce dernier reste dans l’ordre de l’acceptable bien que la baisse des prix du pétrole ne se soit pas répercutée sur les prix des produits finaux. « L’Etat n’a pas pris les mesures idoines pour les faire baisser ; leur évolution n’allant toujours pas de pair avec les prix à la pompe », nous a-t-il expliqué.
En évoquant le déficit budgétaire, le président du FEM a noté qu’il sera certainement corrigé par la fiscalité comme c’est le cas habituellement, et ceci transparaît déjà à travers les augmentations de la TVA et surtout de l’IS. En ce qui concerne les investissements publics, il a indiqué que malgré une légère augmentation des crédits qui leur sont alloués, ces derniers demeurent orientés vers les établissements et entreprises publics et, partant, il devient de plus en plus nécessaire de clarifier la part de leur contribution au budget général de l’Etat. « L’évaluation de l’impact de l’investissement n’a jamais été analysée en profondeur. Ce qui importe aujourd’hui, ce n’est pas le taux des investissements mais plutôt leur impact réel», a-t-il précisé.
L’annonce de la création des 25.998 emplois ne semble pas enthousiasmer notre source. Cette dernière estime que le gouvernement a seulement ajouté 6.000 nouveaux postes budgétaires comparativement à l’année précédente, soit une sorte de compensation partielle au regard d’un taux de croissance qui n’est pas à même de permettre la création d’emplois. Une situation des plus problématiques puisque le secteur privé risque d’être mis à mal par l’augmentation de l’IS et ne créera donc pas de postes de travail en nombre suffisant pour absorber les milliers de demandeurs d’emploi qui arrivent annuellement sur le marché et qui seront laissés sur la touche tant par l’administration publique que par les entreprises privées.
Autre bémol à mettre au passif de l’actuel Exécutif, son aveu que la création d’emplois sera maintenue au minimum requis et que pour maintenir la qualité des services offerts aux citoyens, tout sera fait pour redéployer les fonctionnaires afin de combler le déficit en effectifs au niveau territorial et sectoriel.
Mais, il n’y a pas que les chercheurs d’emploi qui seront laissés pour compte par le PLF 2016. La TVA sur le blé et le maïs risquent également de créer des problèmes notamment pour les éleveurs. « Le maïs importé entre dans les composantes de plusieurs produits alimentaires et avec la taxation du secteur agricole, l’élevage ne manquera pas, lui non plus, de subir les conséquences de la politique antisociale du gouvernement Benkirane et de les répercuter sur le prix d’achat en gros et au détail de certains produits alimentaires et viandes, notamment blanches, fortement consommés par les couches démunies», nous a expliqué Hicham Attouch. Et de conclure : « Les usagers du train seront également touchés par les augmentations des taxes prévues par le PLF 2016, les prix des billets risquant d’augmenter de 20%. Ce qui pourrait remettre en cause les projets de l’ONCF et notamment sa capacité d’autofinancement » en ces temps où la manne du transport des phosphates est appelée à se tarir chaque jour davantage.