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Présentée par le directeur de la recherche économique, Ludovic Subran, cette analyse met en exergue les défis de l’économie nationale à court et moyen-termes et en particulier celui de maintenir ce rythme de croissance, tout en faisant des réformes.
« Afin de maintenir ce taux moyen des quatre dernières années (+4% de 2009 à 2012), le Maroc doit penser à stabiliser ses investissements directs étrangers (IDE)» a indiqué le chef économiste du groupe, lors de la première édition annuelle marocaine de l’Observatoire international du commerce extérieur, tenue jeudi à Casablanca. «Il faut faire une stimulation du secteur privé et de l’export. Jusqu’à présent, la croissance est stimulée par l’investissement public (en régression en 2014). Il faut également booster la productivité et prévoir une politique industrielle à la marocaine», a-t-il souligné.
L’analyse livrée par les experts d’Euler Hermes relève que «tout est à jouer en 2014, car le Maroc sera à la croisée des chemins». Pourquoi ? «Contrairement à 2013, elle va connaître, malgré la stabilité de la croissance, un moindre investissement public et une production agricole attendue en repli, mais en revanche plus d’export vers le pourtour méditerranéen et plus d’investissement des entreprises» précise, de son côté, Tawfik Benzakour, directeur général de la filiale marocaine du groupe.
De ce fait, il est impératif, plus que jamais, de surveiller le financement, dont les marges restent limitées au Maroc pour envisager croissance et débouchés, mais aussi la compétitivité du pays, soulignent les experts d’Euler Hermes.
En effet, le ralentissement du crédit du secteur privé et l’augmentation des coûts salariaux unitaires pèsent sur l’économie marocaine. Mais le risque le plus important, selon Ludovic Safran, est l’apparition de plusieurs zones low-cost (à bas coût), qui représentent un risque majeur au Maroc, selon lui. Et d’ajouter que «le coût du travail en Espagne a baissé de 30% et de 46% en Grèce». Interrogé par Libé sur ce point, M. Safran nous a expliqué qu’à court terme on ne verra pas le problème mais à moyen terme, il faut se poser la question : est-ce que le coût du travail et la productivité marocaine ne vont pas assez bien et assez vite pour justement contrebalancer les efforts de l’Espagne. Et de conclure : «C’est la consolidation de l’investissement dans la compétitivité hors-prix (infrastructures et transports par exemple) qui a fait que le Maroc se positionne troisième dans le classement sur l’intégrité commerciale, juste après la Chine et la Corée du Sud, grâce à des success stories comme Tanger-Med, qui font du Maroc un hub du commerce mondial. »