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Telle est la situation critique et alarmante de ce mardi matin dans le Grand Casablanca et le scénario est presque le même dans plusieurs villes du pays. Et le bilan n'est pas encore définitif. Encore une fois, chez nous, il a suffi que Dame nature se déchaine pendant 24 heures pour que l'on constate la vulnérabilité des infrastructures à tous les niveaux.
Les précipitations enregistrées du 29 novembre à 18h au 30 novembre à 6H du matin ont atteint 178 mm à Casa-Anfa. La Direction de la météorologie nationale avait annoncé des précipitations dues aux nuages pluvieux sur le nord-ouest résultant de perturbations sur l'océan Atlantique et aux rafales de vent ayant touché les plaines du Gharb. Le bulletin d'alerte de la direction de la météo prévoyait une tempête entre 13H50 à 20H00. Pourtant, c'est pendant la nuit que les Casablancais ont vécu des moments épouvantables. Il en était de même pour les villes de Tanger, Larache, Asilah, Tétouan, M'diq, Fnideq, Chefchaouen, Kénitra, Sidi Kacem, Rabat-Salé, Ben Slimane, Mohammedia, Nouaceur, Mediouna, Casablanca, El Jadida, Settat, Berrechid, Khouribga, Chichaoua, Taroudant et Agadir. Tempête déjà annoncée par l'Agence nationale américaine de l'atmosphère et des océans il y a plus d'une semaine sans que les responsables prennent les mesures appropriées pour protéger la population.
Nos villes ne disposent pas de plan d'urgence en pareil situation. On intervient toujours après la catastrophe. En France par exemple, il y a le plan ORSEC qui s'inscrit dans le dispositif général de la planification de défense et de sécurité civiles. Il organise la mobilisation, la mise en œuvre et la coordination des actions de toute personne publique et privée concourant à la protection générale des populations au moment des catastrophes. Quant à notre système de gestion des risques lié aux catastrophes naturelles ou autres, il est rudimentaire et peu efficace. Il ne prévoit aucune intervention en amont et très peu en aval. Concernant les intempéries, il est activé suite au bulletin d'alerte publié par la météo nationale.
Pour la tragédie de cette nuit du lundi au mardi qui a fait des victimes et des dégâts matériels à travers tout le pays, ce n'est qu'en matinée que la plupart des cellules de veille se sont revéillées. De Hay Mohammadi aux quartiers Derb Soltane, Ain Sbaâ, Bernoussi Lissassfa, Laymoun, Hay Hassani, la grande Mosquée Hassan II, Zerktouni, Sidi Othmane, Gautier, 2 Mars, ancienne médina pour ne citer que ces lieux, les inondations ont paralysé automobilistes et piétons. La Lydec a enregistré environ 2000 appels de secours en assainissement, électricité et éclairage public.
Combien en a-t-elle satisfait ? Les Casablancais ont une réponse claire sur l'efficacité de cet organisme. Et on est à se demander où vont les milliards de dirhams investis pour améliorer les infrastructures des villes du Maroc et en particulier le Grand Casablanca et où va l'argent des mises à niveau subventionné par l'Etat par le biais du Fonds Hassan II.
Une enveloppe budgétaire de 688,928 millions de DH a été allouée ces dernières années à la réalisation de onze projets pour la protection de la ville de Mohammedia contre les inondations, dont 35,4 MDH destinés au financement des projets d'accompagnement. Quelque 782 MDH alloués au niveau de la préfecture de Bernoussi et Hay Mohammadi et 986 MDH au niveau de toute la ville de Casablanca. En dépit des prévarications et malversations enregistrées même par la Cour des comptes dans ce domaine, l'impunité et l'absence de contrôle rigoureux restent d'usage. Et on est à s'interroger également sur l'utilité de la gestion déléguée.
Les contrats liant les édiles locaux et les délégataires prévoient non seulement des investissements mais aussi une rétribution du savoir-faire technique étranger. La pratique a démontré que non seulement les investissements programmés ne sont jamais exécutés à temps, mais que le know how en question est inopératoire face aux situations d'urgence. Côté agriculture, les pluies diluviennes ont fait également quelques dégâts en ce début de saison agricole.