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Lors d’une conférence de presse, à l’issue de ces assises africaines, le ministre a fait savoir qu’»on est dans une logique où les réalités commencent à être posées sur la table». «Les manœuvres, les tergiversations ont été écartées. Aujourd'hui, on a des positions qui vont dans le bon sens», a ajouté le ministre.
Selon lui, la résolution adoptée «constitue une évolution» à trois niveaux. D’abord et sur le rapport du COREP (Comité des représentants permanents de l’UA), un texte, adopté depuis 7 ans et qui a été présenté, demande à la Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples «d'effectuer une mission » dans ce que l’on qualifiait de « territoires occupés de la RASD», a-t-il dit.
«Ce genre de texte était adopté de manière facile, quasi automatique par le passé, parce que des pays considéraient que cette organisation (UA, NDLR) était un instrument pour faire avancer des agendas, et l'Organisation a été prise en chantage», a noté le ministre devant les journalistes.
Le texte actuel est «complètement différent», poursuit Nasser Bourita, expliquant qu’« aujourd'hui, les choses sont plus claires puisque le texte adopté est complètement différent de celui qui a été adopté au cours des huit dernières années. Il reflète une réalité à l’égard de quelques pays qui proposent cette mission. Il y a une grande majorité de pays qui la rejettent fortement, et donc le rapport s'est contenté de refléter cette divergence de positions et a appelé à un dialogue constructif », a-t-il dit.
«Aujourd’hui, tous ces projets de résolution ont été débarrassés de toute terminologie provocatrice telle que « territoires occupés », « violation des droits de l'Homme», a fait savoir le ministre.
Le deuxième élément important, a-t-il ajouté, c'est la résolution «très importante» qui a été prise, mardi à Addis-Abeba, par le Sommet sur la question du Sahara, car elle «reconnaît le leadership de l'ONU» et souligne que «la gestion du dossier est à New York».
«L'UA peut et même doit soutenir ce processus», a dit le ministre, rappelant que la Conférence engage le président de l'UA, le président guinéen Alpha Condé, et celui de la Commission de l'Union africaine (CUA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, sur la base de l'accord-cadre signé entre l'UA et l'ONU, le 19 mai 2017 à New York, à assurer le «soutien approprié» aux actions pour «soutenir les efforts des Nations unies en vue de parvenir à un accord sur une solution consensuelle et définitive du conflit».
La Conférence au Sommet demande aux présidents de l'UA et de la CUA, en concertation avec le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine de «prendre les mesures appropriées pour soutenir les efforts des Nations unies, rappelle encore Nasser Bourita.
Le deuxième niveau d'évolution concerne la définition de la solution, a-t-il indiqué, notant qu’«on est dans un langage onusien qui reprend la légalité internationale et les paramètres de la solution définis par le Conseil de sécurité depuis 2007, à savoir que la solution devrait être une solution politique, mutuellement acceptable sur la base d'une négociation».
«Toute la terminologie d'avant, référendum, les schémas qui étaient imaginés auparavant, ne sont plus mentionnés dans cette résolution», a-t-il encore expliqué, ajoutant que ladite résolution évoque une «solution consensuelle et définitive au conflit».
Abordant le troisième niveau d'évolution de la résolution adoptée, le ministre rappelle que la Conférence «salue la nomination par le SG de l'ONU d’un nouveau représentant accepté par toutes les parties, en la personne de Horst Kohler, ancien président d’Allemagne. Et de rappeler encore qu’une vingtaine de pays membres de l'Union africaine ont émis, mardi à Addis-Abeba, une forte réserve à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'UA sur le Sahara, qui appelle le Maroc et la pseudo-RASD à «s'engager dans des pourparlers directs et sérieux» et à apporter la coopération nécessaire aux organes politiques de l'UA, à la Commission et au Haut représentant de l'UA pour le Sahara.
La Commission de l'Union africaine s’est prononcée, lundi, pour une solution «consensuelle» du conflit artificiel autour du Sahara marocain, se félicitant par la même occasion de l’intention du nouveau représentant du Secrétaire général de l’ONU, l’Allemand Horst Köhler, de lancer une nouvelle initiative pour un règlement pacifique du conflit.