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Le Maroc s’installe dans la crise

Ahmed Zaïdi : La coupe dans le budget d’investisement sera suivie par d’autres décisions plus dangereuses
Abdelali Doumou : L’exercice en cours sera clôturé par un déficit dépassant 7%

Mardi 9 Avril 2013

Le Maroc s’installe dans la crise
Suite à la tenue du Conseil du gouvernement jeudi dernier, l’Exécutif a annoncé  une coupe drastique dans le budget d’investissement d’un montant de 15 milliards de DH, soit près de 2% du PIB, afin de clôturer l’année 2013 avec un déficit budgétaire de moins de 5%. Une ambition qui met à nu l’incapacité du gouvernement à faire face à la situation et sa volonté de se mettre en conformité, à tout prix, avec les exigences des agences de notation qui ont abaissé la note du Maroc de «stable» à «négative», renchérissant ainsi la charge qu’il aura à supporter pour accéder aux emprunts. Surtout du fait qu’il se trouve contraint d’opérer une autre sortie à l’international.
Abdelali Doumou, membre du Groupe socialiste à la Chambre des représentants, a demandé récemment, vu l’urgence de la situation et l’ampleur de la crise, à ce que  le ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka et le ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du budget, Idriss Azami Al Idrissi, soient auditionnés par la commission des finances et du développement économique, et ce  pour procéder à l’examen de la situation économique et financière du Maroc, à la lumière  de la régression des différents indicateurs économiques.
Dans une déclaration à Libé, il a appelé le gouvernement à réécouter l’enregistrement de la discussion du projet de loi de Finances 2013, pour réentendre l’observation générale que nous avons faite sur la fragilité des hypothèses de la loi de Finances et sur la sélectivité des mesures prises dans ce cadre. «Nous avons déjà mis en garde contre la fragilité de ces hypothèses sur lesquelles s’est fondé le projet. Celui-ci ne permettra pas la réalisation des indicateurs prévus en termes de croissance d’emploi et des niveaux de déficits» a-t-il précisé.
Le professeur d’économie à l’Université Hassan II, a souligné que cette loi de Finances ne permettra jamais l’amélioration des indicateurs économiques et la conséquence serait la perte de la décision économique souveraine du  Maroc. Pour lui, l’objectif de ramener le déficit de 7,6% en 2012 à 4,8% en 2013 ne sera jamais atteint et on clôturera l’exercice en cours sur un déficit budgétaire qui dépassera les 7%.
En tant qu’économiste, il nous a expliqué que le gouvernement n’a pas réagi à l’égard des recommandations des agences de notation qui conditionnent le retour à une perspective stable pour le Royaume par la mise en application des mesures nécessaires en vue de mettre fin à la «détérioration des finances publiques». Ce qui veut dire qu’il empruntera dans des conditions moins avantageuses qu’auparavant.
Sur le volet des réformes, il a précisé que la réforme de la Caisse de compensation s’avère urgente pour opérer un redressement des finances publiques.
Pour lui, cette réforme est loin  de résoudre tous les problèmes de notre économie, mais elle doit s’inscrire dans une réforme globale de l’Etat.
Pour le Groupe socialiste, le discours dominant qui prône la régionalisation élargie comprend un risque : la réforme de la région, à elle seule, ne peut régler aucun problème si elle ne s’inscrit pas d’abord dans une réforme de la décentralisation et de la déconcentration, et partant, d’une réforme de l’Etat.
Dans le même ordre d’idées, le président du Groupe socialiste  à la Chambre des représentants a, dans une déclaration à la radio Aswat, tiré la sonnette d’alarme concernant cette coupe dans le budget de l’investissement, expliquant qu’il ne s’agit pas d’une décision «isolée», mais qu’elle sera suivie par d’autres décisions financières dangereuses qui auront des répercussions néfastes sur l’économie nationale. Il a, par ailleurs, fortement contesté le refus du ministre de l’Economie et des Finances, Nizar Baraka et du ministre délégué auprès du ministre de l’Economie et des Finances chargé du budget de se présenter devant la commission des finances et du développement économique.

Mohammed Taleb

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