Le Maroc régresse de quatre places dans le classement de l’indice mondial de l’innovation

Le Maroc régresse de quatre places dans le Global Innovation Index ranking (classement de l’indice mondial 2013 de l’innovation). Selon un classement annuel qui vient d’être publié par l’INSEAD (Institut européen d’administration des affaires et commerce international) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), le Royaume a dégringolé de la 88ème place à la 92ème sur les 142 pays figurant dans l’étude en question.
Il est considéré donc par les experts qui ont élaboré cet indice comme l’un des pays les moins performants au monde en matière d’innovation. Le Maroc a, pour rappel, passé de la 94ème place en 2011 à la 88ème en 2012, mais il semble déterminé à retrouver sa place d’antan.
Cette performance est loin d’être satisfaisante comparativement  à des pays qui ne disposent  pas des mêmes potentialités que le Royaume. Lequel a été carrément dépassé par des pays qui connaissent des troubles et une instabilité politique, à l’image de la Tunisie et du Liban, ou encore par de petits pays comme la République dominicaine ou Trinité-et-Tobago (81ème)!
Au niveau du monde arabe, il  est dépassé de loin par les Emirats Arabes Unis 38ème,  le Qatar 43ème, le Koweït 50ème, la Jordanie 61ème, le Bahreïn 67ème,   la Tunisie 70ème, le Liban 75ème, et Oman 80ème.
Selon cet indice mondial, des pays à faibles revenus comme le Botswana (91ème), l’Uganda (89ème) le Kazakhstan (84ème) ou encore la Mongolie (72ème)  font mieux que le Maroc en matière d’innovation.
Cet indice mondial prouve donc que notre pays  est dépourvu d’un facteur-clé de la croissance économique et qu’en l’absence d’un environnement favorable à l’innovation, il  ne pourra que difficilement booster sa  compétitivité.
Le classement de cette année montre également que l’innovation est devenue un facteur important de la croissance, comme le prouve le fait que le palmarès des 10 premiers pays comprend sept Etats européens, deux asiatiques (Singapour et  Hong Kong) et les Etats-Unis d’Amérique.
De ce fait, selon la même source, les décideurs doivent être conscients que l’innovation et les nombreux avantages qu’elle procure nécessitent un investissement en termes de temps, d’efforts et de ressources humaines et financières. Le Maroc  possède toutes ces ressources, mais semble manquer de l’essentiel : l’ambition.
Par ailleurs, comme en 2011 et 2012, la Suisse et la Suède sont restés cette année les pays les plus innovants.
A l’exception de Singapour qui a occupé la troisième place l’année dernière (8ème), ce sont les pays de l’Europe occidentale qui ont monopolisé les premières places du classement, puisque la Suisse est immédiatement suivie par trois autres pays européens : la Suède, le Royaume-Uni et les Pays-Bas.
Respectivement au 38ème et au 53ème rangs, les Emirats Arabes Unis et l’Ile Maurice sont les pays arabe et africain les mieux lotis.
Rappelons que l’indice mondial de l’innovation pour l’année 2013, est calculé comme étant la moyenne des scores obtenus par les principaux moyens mis en œuvre (qui décrivent l’environnement favorable à l’innovation) et les principaux résultats (qui mesurent les réalisations concrètes en termes d’innovation). Cinq grands domaines constituent le sous-indice des moyens mis en œuvre en matière d’innovation : institution, capital humain et recherche, infrastructure, perfectionnement des marchés  et perfectionnement des entreprises.
Le rapport 2013 est la sixième publication annuelle de l’indice global de l’innovation, édité pour la première fois conjointement par l’Insead et l’OMPI. Les auteurs ont pris en compte 84 critères, portant notamment sur la qualité des principales universités, les possibilités de micro-financement ou les affaires de capital-risque, pour 142 pays représentant 94,9% de la population et 99,4% du PIB mondial.