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«La coupe est pleine», nous a lancé El Mazzabi Wissam, présidente de l’Association des parents et enfants autistes (APEA) à Safi. Selon elle, le tourment des parents n’en finit pas de perdurer. A commencer par le diagnostic en passant par la prise en charge et la scolarisation de ces enfants du silence. Ainsi concernant le premier volet, la présidente de l’APEA nous a indiqué que les médecins ne sont pas préparés à établir un diagnostic clinique de l’autisme qui peut, le plus souvent, être fait à partir de deux ans. D’après elle, rares sont les professionnels qui adressent l’enfant le plus tôt possible à une équipe pluridisciplinaire spécialisée en préparant sa famille à l’inévitable choc psychologique qu’elle ne manquera pas d’avoir. « 90% des parents ne font que gâcher leur vie et leur argent en visites chez les médecins puisque ces derniers qualifient les enfants autistes de psychotiques», nous a-t-elle précisé. Une définition qui assimile l’autisme à des troubles psychiques.
En soulevant ce point, El Mazzabi Wissam met en lumière un problème de plus en plus grave, à savoir le manque de professionnels spécialisés dans la prise en charge de cette maladie. «Les cadres manquent énormément et les professionnels qualifiés sont rares comme en témoigne l’existence de deux psychologues spécialisés pour plus de 350.000 autistes». En effet, tous les professionnels ne peuvent pas travailler avec des personnes atteintes d’autisme.
Cela nécessite un profil particulier et surtout une grande motivation. Obliger un professionnel à travailler avec des autistes ne peut que conduire à l’échec d’une bonne prise en charge. Ceci d’autant plus que le traitement de cette maladie exige une formation spécifique pour bien comprendre les problèmes fondamentaux liés à l’autisme mais aussi une formation pratique pour apprendre à mettre en œuvre les stratégies nécessaires à une bonne prise en charge.
Autre difficulté à surmonter, c’est le fait que les personnes autistes sont différentes. Elles ont des niveaux, des comportements et des intérêts différents. Et du coup, chaque cas est unique et personnalisé et nécessite une prise en charge concrète de tous les instants. Un niveau qui demeure difficile à atteindre au Maroc, nous a assuré notre source. «Chaque enfant autiste a besoin d’une nounou s’occupant de lui 24 sur 24. Un privilège que de nombreuses familles ne peuvent pas accorder à leurs enfants», a-t-elle regretté.
Pourtant, il n’y a pas que les nounous qui manquent. Les établissements scolaires spécialisés manquent également. «La scolarisation des enfants autistes pose beaucoup de problèmes puisque chaque enfant doit être accompagné. Une situation que beaucoup d’écoles publiques ou privées refusent d’accepter», nous a indiqué notre source avant d’ajouter : «Pire, ces établissements refusent souvent d’accepter ces enfants considérés comme des personnes qui se comportent bizarrement».
Les parents d’enfants autistes doivent supporter également l’abandon, l’inconscience et l’absence de prise en compte de l’ampleur du problème par les responsables. Une attitude que le Collectif autisme Maroc (CAM) a tenté d’y faire face avec l’appel à l’organisation hier d’un sit-in devant le Parlement pour revendiquer le droit des personnes autistes à une vie digne, au dépistage précoce répondant aux critères internationaux et le droit à un accompagnement éducatif et thérapeutique adapté.