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Et parfois, ils procèdent à des visites de repérage dans des contrées calmes, relativement lointaines et exotiques. On va ainsi les retrouver en grand nombre dans la commune rurale d'Aglou (104 km au sud d'Agadir), où ils sont majoritaires en période d'hiver, avant de regagner la France vers la fin du mois de mai. Si dans ce petit village, entre 300 ou 400 retraités français passent leurs journées à faire les cent pas sur la corniche, ou au bord de la plage, à lire les journaux ou encore à jouer de la pétanque, à Ouarzazate, Errachidia ou à Zagora, cette catégorie se met au travail.
Ils investissent dans le secteur touristique, à travers l'acquisition ou la construction de maisons d'hôtes, casbahs ou auberges où ils vivent paisiblement dans un cadre agréable, mais aussi accueillent les clients de ce genre de résidences depuis leur pays d'origine. " Avec la crise qui sévit en Europe, nos pensions ne seraient pas suffisantes pour nous permettre de continuer à mener le même mode de vie ", déclare l'un des retraités et propriétaire d'une maison d'hôtes à Skoura à 40 km d'Ouarzazate.
Il y a ainsi ce cadre tranquille, calme et serein recherché après la retraite, le climat approprié avec un soleil brillant presque toute l'année et un niveau de vie très bas, par rapport à celui qui prévaut en France actuellement. A Ouarzazate, Brigitte sexagénaire, a élu domicile au cœur même d'un quartier populaire de la ville, à Aït Gdif. Une jolie casbah bien aménagée et bien décorée par feu son mari, un artiste de profession. Ainsi, ce lieu plein de toiles d'œuvres d'art antiques est une véritable galerie, avec ces objets d'arts, cette architecture marocaine, ce mobilier antique et ce goût avec lequel les choses sont arrangées.
" Ce n'est pas le fruit d'une ou deux années, mais un dur labeur et une recherche continue du beau et du magnifique partout où l'on passait ", explique Brigitte, qui a même su convaincre son fils de s'installer à Ouarzazate, pour l'aider dans la gestion de l'établissement. Même situation à Zagora et à Mhamid El Ghizlane où l'on assiste à une présence de plus en plus notoire des retraités, mais aussi des jeunes qui s'investissent en matière touristique. " Il ne passe pas une année sans que l'on assiste à l'installation de nouveaux couples français qui jouissent des bienfaits de ce désert, mais boostent aussi leurs pensions par une bonne gestion touristique ", indique Hassan, propriétaire d'une auberge à Mhamid El Ghizlane.
D'un autre côté, cet état de lieu a des conséquences négatives sur le niveau de vie dans ces villes de choix, notamment sur le plan du foncier. Les villas, les maisons du centre ville et les terrains sont devenus assez chers par rapport à leurs prix initiaux, il y'a une décennie.
Les prix des villas estimés à 600 mille DH, en 2000 ont atteint 3 à 4 millions de DH, selon des promoteurs fonciers. Mais, il existe toujours des raccourcis pour bénéficier d'autres privilèges. En présentant aux autorités locales des projets d'investissement touristiques, ces nouveaux venus bénéficient de terrains dédiés à l'investissement avec des prix dérisoires, mais toujours avec des pots-de-vin sous la table aux courtisans habituels. Les produits d'alimentation connaissent aussi des hausses parfois vertigineuses.
A Ouarzazate, les gens modestes en souffrent. " On ne les voit pas seulement dans les supermarchés ou dans les boutiques du centre-ville, mais aussi dans les souks traditionnels, ce qui provoque la flambée des prix ", explique Mohamed libraire de la ville. Ce qui est sûr aussi est que cette installation est le reflet d'une ambiance favorable sur le plan interculturel et d'une coexistence aisée et fluide de cette catégorie de Français. En atteste leur intégration dans des structures associatives des villes.
Et pour accompagner ces changements, Annie Raymond a même pensé mettre en place une école privée avec des programmes éducatifs français. " Ceci permettra aux familles françaises non encore au stade de la retraite de s'installer dans ces régions, car le problème des études de leurs enfants est d'ores et déjà réglé ", explique Mme Annie qui a bataillé pour que ce projet profite actuellement aux enfants de familles marocaines, vu le niveau d'instruction dispensé au sein de cet établissement.