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Pour le chef du Centre régional de la recherche agronomique de Tanger, Chentouf Mouad, présent lors des discussions, « l’intérêt de ce projet réside à la fois dans une plus ample exploitation du potentiel agricole dont regorge le continent, mais également dans le fait de répondre aux défis auxquels est confrontée l’agriculture africaine, à savoir, la faible productivité, le changement climatique, la dégradation des ressources naturelles et la pénurie d’eau », a-t-il souligné. M. Christophe Gandonou, enseignant-chercheur à l’université béninoise d’Abomey Calavi, espère, quant à lui, que le projet «permettra aux autres pays africains de profiter de l’expérience marocaine, en vue d’améliorer le niveau de développement des activités agricoles dans le continent».
Justement, en parlant d’expérience, depuis sa création en 1914 et dans la lignée de sa contribution au développement de l’agriculture du pays, implication qui s’est traduite par la création et la diffusion des variétés améliorées en céréales, agrumes, oliviers, figuiers, amandiers, palmiers dattiers, légumineuses et oléagineux, l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) veille pareillement sur la réalisation du projet RAF 5076, lequel bénéficie de l’appui de l’AIEA dans le cadre de la « Convention africaine régionale de recherche, de développement et de formation ».
L’année 1995 a constitué un tournant pour la technique des plantes génétiquement modifiées dans le monde, notamment à travers la mise en vente au Canada de la première pomme de terre issue du génie génétique résistante au doryphore. Cette pomme de terre, qui n'est plus commercialisée de nos jours, n’était que le début de l’histoire. Quelques années plus tard, en 2003, l’entrée en vigueur du Protocole de Cartagena a été actée. Il est dédié à l’encadrement des mouvements des OGM (Organismes génétiquement modifiés) entre les frontières des pays membres de ce traité.
Dans les faits, une plante génétiquement modifiée (PGM) est une variété cultivée de plante dont le patrimoine génétique a été modifié par l'Homme. Généralement, l'objectif de cette technique est d'introduire un nouveau trait non présent dans une espèce préalablement, comme la résistance aux antibiotiques, la tolérance aux herbicides ou encore, la résistance à des ravageurs.
Cependant, ce procédé comporte un fort dilemme. Est-il une menace ou un espoir ? L’espoir est celui des pays du tiers-monde, dont l’agriculture constitue un secteur primordial dans la survie de leur économie, ou des fois, leur survie tout court. Mais de l’autre côté se dressent de multiples inconvénients qui font peser un doute sur la pertinence de l’utilisation d’une telle technique. La spécialisation exclusive et les pratiques répétitives qui en découlent, commencent à induire de graves problèmes agro-écologiques. Par exemple, la quasi-monoculture du soja pratiquée dans plusieurs régions du Brésil induit l’extension foudroyante de maladies fongiques, telles que la rouille asiatique et la fusariose des racines. Aussi, les épandages répétés du même herbicide entraînent la prolifération de huit espèces de «mauvaises herbes» résistantes au glyphosate dans les pampas argentines. Une situation qui incite les agriculteurs à utiliser cet herbicide à des doses sans cesse croissantes. On constate également dans ces régions, comme dans plusieurs pays européens, la pollution des nappes phréatiques et des eaux de surface par le glyphosate et ses molécules dérivées, fortement soupçonnées d’avoir des effets nocifs sur la santé humaine.
Ainsi, les agricultures marocaine et africaine se retrouvent face à un choix cornélien. Peser le pour et le contre ne sera pas aisé, même si la décision d’emprunter le chemin tracé par la biotechnologie agricole a d’ores et déjà été actée. Il ne reste plus qu’à contrôler ses nuisances pour ne pas le regretter.