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« Le stress hydrique est durablement structurel au Maroc », affirme le Centre marocain de conjoncture (CMC) dans sa récente publication mensuelle « Maroc conjoncture (N°358, juin 2023).
Ce phénomène d’ampleur planétaire demeure préoccupant au Maroc, en dépit de la stratégie mise en place et des efforts fournis en vue de trouver des solutions immédiates et à moyen et long termes pour renforcer la sécurité hydrique du pays, constate l’observatoire privé.
Le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation de l’eau usée, deux alternatives à même de résoudre le problème des pénuries d’eau, selon le CMCIl faut dire que le Royaume s’est efforcé depuis de nombreuses années de renforcer la sécurité hydrique du pays à travers la politique des barrages initiés dès le début des années 60.
S’il est vrai que « cette stratégie de long terme a contribué à mobiliser les ressources en eau nécessaire au développement de son agriculture, à son industrie, à l’approvisionnement des ménages en eau potable et à faire face aux différentes stress hydriques qui l’ont traversé », force est de constater qu’il « demeure un pays classé en stress hydrique », fait remarquer le CMC dans sa publication.
Le Maroc demeure un pays classé en stress hydrique
Pour preuve, l’indicateur de la rareté de l’eau est passé de 2500m3 par habitant et par an en 1960 à 1200m3 au début des années 90 puis à 950 m3 en 2000 avant de s’établir à 800 m3 en 2010 et à 632 m3 actuellement.
Mais il y a plus grave : « Ce ratio va encore poursuivre sa tendance baissière au cours des prochaines années pour atteindre 500 m3 en 2030 », prévient le Centre précisant que ce niveau est nettement inférieur au seuil de 1000 m3 au-dessus duquel tout pays est considéré en situation de stress hydrique.
Il faut tout de même indique que ce profil d’évolution aurait pu être beaucoup plus défavorable si le Maroc n’avait pas développé très tôt ses capacités de stockage, comme le fait remarquer l’observatoire privé.
Quoi qu’il en soit, et bien que disposant actuellement de 149 ouvrages d’une capacité globale de 19 milliards de m3 et plus d’une centaine de petits barrages et lacs colinéaires, relever le défi du stress hydrique est désormais une priorité pour le Maroc, ajoute-t-il.
Certes des actions pour économiser la ressource sont engagées, le CMC estime toutefois que la situation que connaît actuellement le Maroc doit inciter les pouvoirs publics « à réfléchir et à proposer de nouveaux procédés de production d’eau douce non seulement pour sécuriser l’approvisionnement des différents acteurs de l’activité économique mais aussi et surtout pour accommoder l’approche de l’eau avec la réalité du terrain, face à la fois à la pression de l’activité humaine et du dérèglement climatique ».
Soulignons que deux approches sont actuellement envisagées, comme le relève le Centre. L’une promeut le dessalement de l’eau de mer et l’autre suggère la réutilisation des eaux usées.
Pour le CMC, « ces deux alternatives semblent être appropriées pour résoudre le problème de pénurie d’eau et accéder à des sources d’eau non conventionnelles ».
Le Centre estime cependant que la première solution est de plus en plus perçue comme trop énergivore et son impact environnemental peut être discuté.
Il est à noter que le Maroc dispose actuellement de 9 stations de dessalement permettant de produire 147 millions de m3 d’eau par an et 4 seront réalisées dans un proche avenir dans les villes de Casablanca, Dakhla, Safi et Nador.
La pression démographique participe également à l’aggravation du déficit hydrique
Précisons par ailleurs que vingt autres stations seront réalisées à l’horizon 2050 pour atteindre la capacité de production annuelle de plus d’un milliard de m3 par an en eau.
En ce qui concerne la seconde solution, l’observatoire affirme qu’elle est considérée comme une « voie d’avenir puisqu’une fois traitées, les eaux usées peuvent être destinées à différents usages : l’irrigation des espaces verts ou des cultures, la lutte contre les incendies, le lavage des voiries ou encore la recharge des nappes phréatiques. »
Il est important de relever que seuls 35% des eaux usées produites au Maroc étaient traitées, le reste est déversé dans l’environnement. Ce qui augmente les risques de pollution de l’eau et de propagation des maladies.
Quoi qu’il en soit, dès lors qu’elles seront généralisées, « ces deux alternatives peuvent contribuer efficacement à atténuer les effets du stress hydrique, à préserver la production alimentaire et à garantir une utilisation efficace et durable de l’eau », conclut l’observatoire.
A titre de rappel, pour économiser cette précieuse ressource, un programme d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation s’étalant sur six ans a été mis en place.
Le Maroc dispose actuellement de 9 stations de dessalement permettant de produire 147 millions de m3 d’eau par an et 4 seront réalisées dans un proche avenir dans les villes de Casablanca, Dakhla, Safi et NadorLedit programme « vise d’une part à développer l’offre en eau conventionnelle et non conventionnelle et de l’autre à améliorer la gestion de la demande et à rationaliser l’utilisation de l’eau tout en satisfaisant non seulement les besoins du milieu urbain mais aussi ceux du monde rural », assurer le CMC expliquant que le plan national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027 et le plan national de l’eau 2020-2050 s’inscrivent dans cette optique.
Rappelons également que des mesures proactives et urgentes ont été prises en pour faire face à crise du stress hydrique que connait le pays durant les trois dernières années.
Alain Bouithy