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Dans ce sillage, plusieurs observateurs s’interrogent sur les prédispositions du Maroc à faire face aux nouvelles exigences de cet accord, étant donné que pratiquement les accords de libre-échange paraphés avec différents partenaires ont été plus bénéfiques pour ces derniers que pour le Royaume.
Un avis partagé par les experts du CMC qui se sont interrogés sur ce point. Cependant, «l’ouverture sur un marché européen de 500 millions de consommateurs ne doit pas occulter l’asymétrie qui caractérise les différents accords et qui met à rude épreuve les prédispositions du Royaume à assumer les conditions d’une compétition de haut niveau technique et de savoir-faire», ont-ils souligné.
Face à cet enjeu, le Maroc s’est trouvé contraint depuis 1996, date de conclusion de l’accord de l’Association européenne pour le libre-échange (AELE), d’améliorer la compétitivité de son économie pour la mettre en ligne avec les critères européens. En effet, l’AELE programmait le démantèlement progressif des produits industriels sur 12 ans pour aboutir à la zone de libre-échange en 2012 et puis se greffer sur les négociations pour l’ALECA à partir de 2013. Un accord que seule cette prédisposition du Maroc peut en déterminer le sort.
Dans ce sens, un signe positif a été donné par l’UE, ouvrant la porte à un optimisme modéré. En effet, l'ambassadeur de l'Union européenne auprès du Maroc, Rupert Joy, a déclaré mardi que «dans le but d'atteindre une intégration économique plus étroite, le Maroc et l'Union européenne (UE) ont décidé d'aller vers la conclusion de l’ALECA. »
S'exprimant lors d'une rencontre sur «Les relations commerciales entre l'Union européenne et le Maroc», organisée à Casablanca par l'Union des Chambres de commerce et d'industrie européennes au Maroc «EuroCham Maroc», M. Joy a expliqué que depuis le premier accord commercial UE-Maroc en 1969, l'UE est devenue de loin le plus important partenaire du Royaume et le premier investisseur étranger, notant que le commerce bilatéral a plus que doublé au cours de la dernière décennie grâce à la mise en œuvre de plusieurs accords : la zone de libre-échange pour les produits industriels, l'accord agricole, l'accord sur le règlement des différends ainsi que le lancement des négociations sur la pêche.
Par ailleurs, avec l’ALEAG, les perspectives économiques s’avèrent plus prometteuses que jamais. D’après les résultats préliminaires d’une étude menée par le cabinet de consulting ECORYS, chargé par la Commission européenne d'élaborer l'étude d'impact de développement durable pour l'ALEAG, sur le long terme, cet accord permettra un gain en PIB de 1,3 milliard d’euros par an pour le Maroc contre 1,4 milliard d’euros pour l’UE.
Ces mêmes résultats montrent qu’à court terme, les gains potentiels du Maroc seraient de près de 1,15 milliard d’euros par an, contre 834 millions d’euros pour l’UE, d’après Koen Berden, un des experts de cet organisme.
Par ailleurs, le contexte actuel marqué par l’absence d’une union maghrébine fait défaut aux perspectives de cet accord sur le long terme. Selon ladite lettre du CMC, «les pays du Maghreb sont davantage préoccupés par leurs dissensions internes et autres conflits frontaliers», ce qui «ne permet pas de construire des accords équilibrés entre les deux rives de la Méditerranée». La situation est dans une telle «désolation» que même l’UE considère que «le non-Maghreb engendre un manque à gagner auprès d’un interlocuteur qui aurait présenté de plus grandes capacités d’absorption des produits européens», ajoute la même source.