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Décortiquant les rapports de force mondiaux, l’institut présidé par Jawad Kerdoudi fait observer que le Maroc est poussé vers un nouveau positionnement, dont les questions du Sahara marocain et du développement économique et social en seraient inéluctablement les principaux critères.
Avec l’Union européenne (UE), première zone économique au monde, le Maroc entretient des relations commerciales aussi solides qu’anciennes, rappelle l’IMRI. L’excellence des relations maroco-européennes a fait que l’UE a décidé de conférer au Maroc, en 2008, le Statut avancé par lequel le Royaume bénéficie de toutes les attributions d’un pays membre, excepté la participation aux institutions politiques de l’Union, rappelle l’étude, tout en s’arrêtant sur les négociations entamées en 2013 sur l’ALECA (Accord de libre-échange complet et approfondi) qui doit inclure les services et les marchés publics.
Certes, l’Union européenne traverse actuellement une crise économique, mais elle constitue toujours la première puissance commerciale du monde, et le Maroc, qui y voit un partenaire incontournable, est appelé en substance à renforcer ses liens économiques et commerciaux avec l’Union.
Un partenaire d’autant plus incontournable, relève l’étude, que les négociations entre l’UE et les Etats-Unis sur un accord de libre-échange offrent des opportunités énormes pour le Maroc, soucieux de diversifier son commerce extérieur et devenir une plateforme de production et d’exportation en relation avec deux entités économiques qui vont représenter 50% de la production mondiale une fois cet accord conclu.
De son côté, la région MENA représente pour le Maroc un partenaire aussi incontournable que l’UE, estime l’IMRI. Si le Maroc, pays le plus stable, a fait des avancées démocratiques couronnées par l’adoption d’une nouvelle Constitution, l’Algérie piétine et demeure otage de l’armée qui détient le pouvoir réel depuis l’indépendance, alors que l’instabilité règne en Tunisie, en Libye comme en Egypte, fait-on observer. Les relations du Maroc avec la région MENA diffèrent d’un pays à l’autre. Avec l’Algérie, le Maroc est confronté à un grave différend sur la question du Sahara marocain qui mine les relations bilatérales et constitue un frein à la construction maghrébine, déplore cette étude. Par contre, avec les pays du Golfe, le Maroc entretient d’excellentes relations. Les pays du Golfe constituant de fait un des principaux investisseurs étrangers au Maroc, notamment dans les secteurs de l’immobilier, du tourisme et des énergies renouvelables.
Par ailleurs, dans ses relations avec l’Afrique subsaharienne, l’étude souligne que le Maroc agit selon deux objectifs majeurs, à savoir la consolidation de sa position sur la question du Sahara et le développement des échanges commerciaux et des investissements avec les pays africains dans le cadre d’un partenariat équitable.
Soucieux de diversifier les débouchées de son économie suite à la crise économique que connaissent ses principaux partenaires, le Royaume a œuvré pleinement pour la promotion des échanges commerciaux et des investissements vers l’Afrique qui ont connu, cette dernière décennie, une envolée remarquable, fort en cela de 14 conventions tarifaires, de non-double imposition et de protection des investissements, signées avec 13 pays, pour l’essentiel de l’Afrique de l’Ouest.
Ces échanges, bien qu’ils aient atteint 1 milliard de dollars, sont confrontés à nombre d’obstacles, notamment les droits trop élevés de douane en Afrique subsaharienne (20% en moyenne), l’absence d’infrastructures modernes et une mauvaise adaptation de l’appareil productif marocain aux spécificités des marchés africains. Cependant, le Maroc, deuxième investisseur en Afrique, est parvenu à exporter son savoir-faire notamment dans les secteurs de la finance, de l’électrification, de l’accès à l’eau potable, des infrastructures, des télécoms et du logement social.
De l’autre côté de l’Atlantique, le Royaume entretient de solides relations avec les Etats-Unis, le Brésil et le Canada, et tente activement de consolider ses liens de coopération avec d’autres pays de cette région, note l’IMRI. Le Maroc est, en effet, le seul pays africain à avoir un traité de libre-échange avec les Etats-Unis, fruit de liens séculaires entre les deux pays. L’IMRI relève, par ailleurs, que le commerce extérieur marocain reste néanmoins largement déficitaire et les investissements américains au Maroc ne sont pas encore à la hauteur des aspirations de Rabat.
En revanche, le Maroc entretient de bonnes relations politiques avec le Brésil qui a adopté une position équilibrée dans la question du Sahara. Sur le plan économique, la balance commerciale marocaine est bénéficiaire, du fait des exportations de phosphates et dérivés. Le Brésil est ainsi devenu le troisième client du Maroc après la France et l’Espagne.
L’étude conclut, à ce propos, que le Maroc doit absolument diversifier son économie avec l’Amérique à travers les échanges commerciaux et les investissements, comme il est appelé à consolider ses relations avec les trois pays les plus importants (Etats-Unis, Brésil, Canada), mais aussi rechercher des opportunités avec les autres pays latino-américains. Pour ce faire, il doit mettre à profit ses bonnes relations avec l’Espagne pour consolider ses rapports avec cette région, en se basant sur le dynamisme de la diplomatie économique et culturelle, selon l’étude de l’IMRI. En substance, le Maroc, pays d’importance moyenne, doit multiplier ses efforts pour concrétiser la construction maghrébine, consolider sa position avec ses partenaires traditionnels en Europe, diversifier ses rapports avec l’Afrique et ériger en priorité le développement de ses relations avec l’Amérique et l’Asie.