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Pourtant, pour les militants du M20, cet anniversaire est plus qu’une commémoration. Il donne également l’occasion pour dresser le bilan d’une année faste en événements.
Malgré sa jeunesse, le Mouvement ne cesse de susciter des interrogations et des critiques sur ses objectifs, son mode de fonctionnement et ses perspectives d’avenir.
Pour Wahid Abou Amine, membre du M20-Casablanca, la célébration de ce premier anniversaire doit être l’occasion d’initier une pause de réflexion et d’autocritique des idées et des revendications qui ont été portées par le Mouvement tout au long de cette année.
Selon lui, le M20 est dans une situation critique. Il estime, à cet égard, qu’il a perdu de son aura et de son capital de confiance. A preuve, la baisse du nombre de marches et de participants aux manifestations organisées par le Mouvement.
M. Abou Amine explique cette situation par le fait que le M20 a dévié de ses objectifs inscrits dans sa plateforme de création et qu’il s’est transformé en arène pour des règlements de comptes.
Notre source accuse certaines parties de surfer sur la vague contestataire et d’essayer de monopoliser le pouvoir de décision au sein du Mouvement.
Même son de cloche du côté de Mohamed Hachem, également membre du M 20-Casablanca qui pense que le Mouvement a beaucoup souffert des interventions des islamistes, des militants amazighs et des indépendants qui ont voulu imposer leur diktat.
Pour sa part, Salaheddine Lemaizi, membre du M20 –Casablanca lui aussi, estime qu’une année après sa naissance, le Mouvement a pu s’imposer comme une grande force d'opposition malgré des tentatives de récupération.
Selon lui, les invitations reçues des ambassades étrangères, de la Commission Mennouni, du gouvernement Benkirane et d’autres instances officielles n'ont pas reçu d'échos positifs. Il estime que le M20 est d’abord un mouvement de rue et de mobilisation pour des revendications stratégiques: la fin du despotisme et du népotisme, la reddition des comptes, la supervision et le contrôle des services de sécurité, l'emploi décent, des services publics de qualité, etc. « Pour résumer, le M20 est le porte-drapeau d'un slogan phare: Achaâb yourid (Le peuple veut) », a-t-il précisé.
De son côté, Mohamed Bouaouda, un autre membre du M20, pense que quelle que soit la position à prendre vis-à-vis du M20, il ne faut pas nier qu’il a insufflé une nouvelle dynamique politique, sociale et économique. « C’est grâce au M20 que beaucoup de dossiers de prévarication ont été révélés, que la chape de silence et de peur a été levée et qu’une nouvelle manière de manifester a été instaurée », a-t-il indiqué. Des propos que partagent largement Lhassan Lharchi, président de la section de l’AMDH à Béni Mellal qui pense que presque 50% des objectifs du M20 ont été concrétisés.
Selon lui, le Mouvement a permis d’autres acquis comme l’émergence d’une nouvelle culture de protestation pacifique et citoyenne et le renforcement de la liberté d’expression.
Mais qu’en est-il de l’avenir du Mouvement ? Les opinions sont partagées. Pour M. Lharchi, le M20 a un bel avenir devant lui tant que la conjoncture politique, sociale et économique qui lui a donné naissance demeure la même. Selon lui, le M20 va se renforcer et s’enraciner davantage dans la société marocaine.
Même appréciation de M. Bouaouda qui estime que le Mouvement va poursuivre son chemin tant qu’il n’a pas perdu son âme.
M. Lemaizi précise pour sa part que l'avenir du M20 serait de continuer les manifestations à un rythme peut-être moins soutenu qu'actuellement, mais doit être présent dans la rue comme l'a été le Mouvement Kifaya (Assez) en Egypte.
Le Maroc a besoin, à l’en croire, d'un mouvement pareil au M20 surtout que les violences qu’ont subies les habitants de certaines villes comme Taza et les jugements sévères infligés aux militants du Mouvement social à Safi confirment que le chemin vers un Etat de droit sera long. « Et comme nous le disons « Mam'fakinch » (Nous ne lâcherons pas) jusqu’à ce qu’il y ait un Maroc meilleur, le Maroc de la démocratie, de la liberté, de la dignité et la justice sociale ».
Des propos qui ne semblent pas être du goût d’Abou Amine qui pense que les perspectives du Mouvement sont floues tant qu’il n’y a pas une vraie autocritique et tant que certaines parties surfent sur le succès du M20.
Quant à Hachem Mohamed, il estime que le Mouvement doit revoir son mode de fonctionnement et mettre à jour sa plateforme pour la mettre au diapason de la conjoncture politique et sociale actuelle.