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A ce propos, le député socialiste a évoqué qu’en effet, entre ce que l’actuel Exécutif a accompli et ses prévisions, il ne pourra atteindre, dans le meilleur des cas, qu’un taux de croissance moyen d'environ 3,6% précisant que ce dernier est plus faible que ce qui a été réalisé auparavant, à savoir 3,8% entre 1999 et 2005 et 4,9% entre 2006 et 2011.
Il a également souligné que ce gouvernement mené par le PJD, manque d’une vision claire et d’une stratégie efficiente et n’a pas la volonté d’apporter les changements nécessaires en vue de mettre fin aux différents dysfonctionnements et formes de prévarication qui rongent la société. Ainsi, des interrogations fusent pour M. Abboudi : quel est exactement le nombre net d'emplois stables créés par les différents programmes mis en place ? Quel est le volume moyen total et per capita du revenu net supplémentaire qui a été créé grâce à ce gouvernement ? Et dans quelle mesure, a-t-il contribué à la réduction des inégalités sociales et territoriales ?
Aussi, l’intervenant a mis en exergue le fait que le modèle de croissance a montré, au cours des dernières décennies, ses limites à contenir et surmonter les principaux problèmes économiques et sociaux, dont la faiblesse du taux de croissance, l'exacerbation du phénomène de chômage parmi jeunes et diplômés ainsi que la détérioration continue de la situation dans les secteurs de l'éducation et de la santé.
Et de noter le manque de vision à long terme concernant la réalité de la société marocaine, se contentant de gérer les erreurs et dysfonctionnements du passé, les contraintes du présent et de l'avenir proche signalant, dans ce sillage, le manque de volonté suffisante à apporter les changements nécessaires pour pallier les dysfonctionnements et les formes de prévarication que connaît la société. Eu égard à ces causes, le Groupe socialiste ne s’est pas étonné du contenu du projet de loi de Finances et a en ainsi exprimé sa profonde déception.
«Ce gouvernement n’est pas capable de recourir à des solutions radicales à même de fonder un modèle de développement qui tend à solutionner les différents problèmes et à prévenir leurs effets pervers. Bien au contraire, il s’est résigné à proposer des dépenses ordinaires de 216,9 milliards de dirhams (MMDH), soit en baisse de 1% du montant du budget de 2015 et un investissement public qui est égal au même montant alloué en 2015, soit 189 MMDH. Et ce, alors que l’on estime l'augmentation des charges de la dette intérieure à 6,7% et de la dette extérieure à 5.3%, relève-t-il. M. Abboudi évoque également un autre bémol qui obnubile l’esprit des Marocains, en l’occurrence le chômage. En effet, le Groupe socialiste reconnaît que le phénomène du chômage est chronique et endémique, en particulier dans les zones urbaines et parmi les jeunes Marocains. Preuve en sont les estimations selon lesquelles environ 38 % des chômeurs sont les jeunes des zones urbaines et les personnes âgées entre 15 et 24 ans. Et ce taux, précise-t-il, augmente jusqu’à arriver à 77 % parmi la catégorie des jeunes de la tranche d’âge de 15-34 ans.
Et malgré la gravité de cette problématique, tonne M. Abboudi, le PLF 2016 démontre un manque d'efficacité dans l'absorption de ce fléau, en particulier parmi la composante de la jeunesse et des diplômés. Et d’expliquer qu’au lieu de se diriger vers une révision de ce modèle de développement, les données statistiques démontrent la faiblesse et l’irrégularité au niveau de la création de postes d’emplois fixes (seulement 1000 postes en 2012, et 114.000 postes en 2013, et 21.000 postes en 2014, après 133.000 en 2008).
Pis encore, devant cette situation morose, le gouvernement n'a consacré que 710 millions de dirhams dans le cadre du Fonds de promotion de l'emploi des jeunes.
Suite à sa négligence de cette délicate et dangereuse variable, l’Exécutif est donc loin de respecter ses promesses. Notamment celle de réduire le taux de chômage national à 8 % à l'horizon de 2016. Selon les données disponibles, il s’avère que le taux de chômage était de 10,1 % à la fin du troisième trimestre de 2015. Donc, le député socialiste déduit que le gouvernement ne peut, en aucun cas, l’abaisser à 8% dans les mois restants de son mandat.
Malgré ces problèmes structurels inquiétants, le PLF 2016 aspire à la mise en œuvre de la régionalisation pour parvenir à un équilibre entre la croissance et l'inclusion sociale et mettre fin aux disparités régionales. Ce qui constitue autant de désidératas et scénarii irréalisables à cause des investissements publics limités et au faible potentiel financier des collectivités et autorités locales, a-t-il indiqué relevant que ce qui est proposé par le PLF dans l’injection de 4 milliards de dirhams au bénéfice des douze régions, ne laisse à chacune d’elle qu’environ 333 millions de dirhams, soit le coût d’un seul ou deux grands projets d’envergure régionale. Et de conclure, nous sommes sûrs et certains que le gouvernement n'est pas à la hauteur des enjeux et des objectifs de la nouvelle donne régionale.