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Par la suite, le président de la séance a ouvert un véritable espace de dialogue pour plusieurs intervenants de différents horizons pour exposer leurs expériences respectives. Et c'est Jawad Boudghart, membre du bureau dirigeant du Réseau associatif de Zagora pour le développement et la démocratie (RAZDED), qui a été le premier à prendre la parole pour mettre l'accent sur l'expérience de cette structure forte de onze réseaux et 220 associations. Rappelant l'historique de ce Réseau, qui est né dans la foulée d'une synergie de visions entre mouvements sociaux et associations de développement, M. Boudghart a parcouru les différents chantiers investis par le RAZDED et les actions mises en œuvre sur le terrain, ainsi que leur impact sur les bénéficiaires.
De son côté, Houria Esslami, membre du comité représentatif des familles des disparus au Maroc, a rebondi sur l'expérience des familles des personnes disparues au Maroc et leur contribution au processus de réconciliation. Militante des droits humains et sœur d'un des disparus dont le sort n'a pas encore été élucidé, elle a passé en revue le parcours de ce mouvement qui a été de toutes les luttes et a même procédé à des rapprochements d'expériences avec les mouvements de familles des disparus en Amérique latine, notamment au Chili et en Argentine.
Par la suite, le journaliste et acteur associatif Mustapha Elouizi s'est penché sur le thème des " Médias alternatifs " qui doivent contrer une attaque virulente des médias et des magnats de presse, lesquels ne font qu'uniformiser et modeler la citoyenneté mondiale dans un moule à produit unique. L'intervenant a exposé, dans ce sens, plusieurs expériences de médias communautaires et de supports d'information alternatifs (radios, listes de diffusion, bulletins communautaires…).
Les congressistes allaient ensuite suivre de près l'expérience marocaine en matière de lutte pour une condition féminine appropriée grâce à Houcine Oussouql, membre du mouvement pour le tiers des sièges pour les femmes au Maroc. Il a, ainsi, fait part aux participants des acquis réalisés lors de la dernière décennie, mais aussi des aspirations du mouvement, pour un meilleur positionnement de la femme dans l'espace public en général. L'enchaînement a été fluide et sans faille par l'expérience de " Couverture vivante " présentée par Françoise, laquelle a abordé la façon dont sa structure essaye de fédérer des milliers de femmes du monde et présenter leurs créations, un moyen d'exprimer les différents sentiments, émotions et sensations. Fort présente à cette occasion, la jeunesse a eu sa place grâce à l'intervention de Montassir Sakhi qui représente Action Jeunesse. Il a exposé ainsi la lutte des jeunes en faveur des questions sociales (chômage, logement, infrastructures), mais aussi pour davantage de démocratisation du pays. Par ailleurs, il a présenté l'expérience du Mouvement Nouvel Horizon. Ainsi, il a démontré que des jeunes Marocains de Rabat engagés pour la défense et la promotion des droits humains, pour les libertés collectives ont pu constituer cette organisation militante depuis 2007. Ces jeunes recherchent une nouvelle approche des problèmes auxquels ils sont confrontés. La première action se réalise à Salé, ville proche de Rabat, (1.200.000 habitants) sans structure publique, notamment dans les domaines culturel et associatif. Cela produit un sentiment de frustration chez les jeunes qui vivent dans une ville-dortoir. Il a rappelé, également, que l'Association "Action des jeunes" travaille pour la création d'espaces publics, pour une parole libre et plus de débat sur les questions politiques notamment. L'association invite les jeunes à intégrer les mouvements politiques pour dessiner une nouvelle vision, une nouvelle génération de jeunes militants au sein de nos sociétés, à s'ouvrir sur toutes les formes alternatives notamment en matière culturelle, à enclencher le débat au sein des quartiers défavorisés où il y a des jeunes touchés par l'atrocité des situations vécues au Maroc.
L'expérience du plaidoyer en faveur de causes associatives unifiées a été mise en exergue par Abdellah Haddioui, membre du Réseau des associations de développement des oasis du sud-est (RADOSE), à travers l'action associative en faveur d'une seule et unique région pour la région du sud-est. Les dénominateurs communs en matière culturelle, socioéconomique et anthropologique sont, selon cet intervenant, un facteur adjuvent pour plaider en faveur d'une seule région, et partant optimiser les chances et opportunités de développement de cette zone, au profit de ses populations.
Une autre séance a été consacrée aux ateliers, en l'occurrence " Démocratie active ", " Faire ensemble " et " Vivre ensemble ". Dans le premier, les participants devaient répondre à trois questions: Que voulons-nous ? Que faisons-nous ? Qu'allons-nous faire ensemble ?
En guise de réponses, les participants se sont penchés davantage sur la démocratie participative que sur la démocratie représentative. Dans ce cadre, l'on a axé les interventions sur les outils citoyens pour parvenir à réaliser la démocratie participative, alors que certains ont mis l'accent sur la nécessité de tisser des partenariats d'égal à égal, donner la parole aux sans-voix, activer la démocratie dans nos rapports familiaux et institutionnels et développer les expériences de budgets participatifs. Les conflits de générations entre parents et enfants ont été mis en exergue par les participants aux travaux d'atelier, dans la mesure où l'éducation à la démocratie commence par cette première institution qu'est la famille, d'où la nécessité de penser à des moyens d'organiser des sessions de formation dédiées aux parents sur les moyens à même de mettre en place des espaces communs avec leurs enfants et de rapprocher les deux générations, notamment pendant la phase d'adolescence. Et pour les causes communes et justes, les participants se sont mis d'accord sur le partage d'expérience et de synergie dans toutes les causes et batailles intellectuelles mais aussi effectives sur le terrain, afin de conjuguer les efforts et se constituer en une seule force sur le plan socioéconomique, préserver les cultures locales et implanter l'esprit citoyen à l'échelle planétaire.
En marge du congrès des citoyens du monde, le RAZDED a tenu une réunion/atelier de son Conseil d'administration en vue d'actualiser son plan d'action pour l'année 2011, qui s'inscrit dans le cadre du plan stratégique 2008/2012. Animé par Kacem Abdellatif et Moulay Ahmed Laâmrani, l'atelier a été l'occasion de se pencher sur les grandes questions actuelles qui requièrent l'attention des acteurs associatifs de la région. L'eau, le palmier dattier, le renforcement des capacités ainsi que les déficits sociaux ont été les thèmes les plus récurrents. Les membres du Conseil d'administration du RAZDED n'ont pas omis la question organisationnelle, notamment une nouvelle manière de concevoir le réseau à l'aune de son extension, son élargissement géographique et ses objectifs.
Rappelons enfin que le Congrès des peuples est aussi une phase décisive dans le processus des préparatifs en vue de participer au Forum social mondial prévu au Sénégal le 6 février prochain.