Le CSEFRS privilégie le plurilinguisme et l'alternance des langues

Réforme de l'enseignement au Maroc


Mardi 22 Septembre 2015

Le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS), recommande une nouvelle architecture linguistique fondée sur le plurilinguisme et l'alternance des langues, dans le cadre de sa vision stratégique pour la réforme de l'école marocaine (2015-2030).
Cette architecture vise notamment à faire bénéficier équitablement les apprenants de trois langues dans l'enseignement préscolaire et primaire, à savoir l'arabe comme langue principale, l'amazighe comme langue de communication et le français comme langue d'ouverture, alors que l'anglais sera introduit en première année du collège (et en quatrième année du primaire à l'horizon 2025) et une troisième langue étrangère en première année du lycée (l'espagnol notamment), rapporte la MAP.
En outre, le Conseil préconise une diversification les langues d'enseignement, en introduisant progressivement l'alternance linguistique comme moyen de perfectionnement des langues en les pratiquant dans l'enseignement de certains contenus ou modules
Le français pourra être, ainsi, partiellement langue d'enseignement au lycée à court terme et au collège à moyen terme, tandis que l'anglais pourra aussi le devenir au lycée à moyen terme, selon le Conseil. Dans ces conditions d'apprentissage des langues, le bachelier maîtrisera la langue arabe, sera en mesure de communiquer en langue amazighe et pratiquera au moins deux langues étrangères.
Cette offre plurilingue permettra de résoudre le problème que pose le passage d'une langue d'enseignement à une autre et entre l'enseignement secondaire et l'enseignement supérieur. Il sera aisé au bachelier, dans ces conditions, de poursuivre ses études académiques, quelle que soit la langue d'enseignement, au Maroc ou à l'étranger.
Afin de mettre en œuvre cette architecture, plusieurs mesures d'accompagnement sont requises, d'après le Conseil, à l'instar de l'élaboration d'un cadre de référence national commun pour les langues officielles et les langues étrangères présentes à l'école, qui définit les niveaux de langues, les compétences acquises pour chaque niveau, les méthodes d'apprentissage et les supports nécessaires.
Il sera également question de créer un système spécifique de certification pour les langues qui précise leur niveau d'acquisition, quel que soit le niveau scolaire.
Le CSEFRS fait également ressortir l'obligation de fournir un effort significatif pour améliorer la pratique de la langue arabe en modernisant les programmes, les méthodes d'apprentissage et d'évaluation et les contenus de l'enseignement et en développant les supports scientifiques, culturels, pédagogiques et numériques.
Il est également recommandé de continuer l'action entreprise par l'Institut Royal de la culture amazighe dans la préparation de la langue amazighe, dans la formation des compétences humaines et l'élaboration des supports didactiques pour son enseignement, tout en tenant compte de la disposition constitutionnelle qui prévoit la promulgation d'une loi qui doit préciser les étapes d'activation du caractère officiel de cette langue et les modes de son intégration dans l'enseignement et dans les domaines prioritaires de la vie publique.
En outre, la mise en œuvre de ladite architecture requiert l'installation de l'Académie Mohammed VI pour la langue arabe, outre la mise en place du Conseil national des langues et de la culture marocaine prévu à l'article 5 de la Constitution, considérée comme l'institution qui doit veiller sur la protection et le développement des langues arabe et amazighe et les différentes expressions culturelles marocaines.
Et le Conseil de souligner la nécessité de combler le déficit au niveau des enseignants des langues et des conseillers pédagogiques, développer leurs compétences générales et professionnelles, rénover leur formation initiale et continue en intégrant les méthodes pédagogiques modernes de l'apprentissage des langues fondées sur les technologies éducatives et l'interactivité.
Le CSEFRS préconise de doter les établissements de bibliothèques et de médiathèques pour encourager la lecture, l'expression et la créativité par l'écrit.


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