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Au cours de son raisonnement, il a rappelé que «la croissance est par définition créatrice de richesse, c’est un postulat, une règle, un enseignement qu’on peut tirer de l’histoire de l’évolution économique», ce qui ne fut pas le cas au Maroc.
C’est, d’ailleurs, pour cette raison que nous constatons qu’il n’y a pas d’accalmie du chômage et qu’il y a une tendance à l’aggravation des disparités sociales ces dernières années, a relevé M. El Malki.
Il a, ainsi, expliqué ce constat un peu «provocateur et anti conventionnel», par des facteurs aussi externes qu’internes.
Sur le plan international, il a rappelé que les incidences des politiques d’austérité, adoptées par les principaux partenaires européens du Maroc, sont importantes et transparaissent à travers tous les canaux traditionnels, notamment les IDE, les recettes MRE, le tourisme, et la réduction du matelas de nos avoirs extérieurs.
Sur le plan interne, il a expliqué que d’une manière générale, quand il y a une augmentation d’un point voire d’un demi-point de la croissance, l’impact sur le niveau de l’emploi se fait sentir d’une manière très claire. Ce qui n’est pas le cas au Maroc, s’est-il indigné.
Ce décalage trouve sa raison fondamentale, selon lui, dans la nature de notre système productif.
«Nous avons un système productif où le poids des activités primaires reste dominant malgré tous les efforts déployés ces dix-quinze dernières années pour une plus grande diversification du tissu économique national» a-t-il précisé.
«Malgré tous les efforts qui ont été déployés pour augmenter les PIB non agricole, ce dernier reste fondamentalement déterminant concernant la nature, le profil et le rythme de la croissance», a-t-il ajouté.
Tous ces éléments semblent importants à souligner, afin de mieux montrer les limites des politiques publiques qui sont poursuivies à travers les programmes sectoriels concernant l’industrie, le tourisme, l’artisanat, la pêche, l’agriculture, etc.
Cette année, a souligné Habib El Malki, «avec un taux de 4,9%, prévu par les experts du CMC, on devait s’attendre à une accalmie sur le front social à travers une réduction du taux de chômage, mais «il n’en a rien été et il n’en sera rien» pour la simple raison que les emplois créés à la faveur d’une bonne saison agricole sont précaires, s’est-il insurgé.
«Ce sont des emplois saisonniers sans aucune valeur ajoutée», a-t-il ajouté. Et c’est ce qui explique que lorsqu’on procède à une analyse sur dix ans de la croissance, on constate qu’elle est «très irrégulière, instable et imprévisible».
Dans ce sens, il a indiqué que «les paramètres que les décideurs publics ne maîtrisent pas sont beaucoup plus importants que ceux qu’ils maîtrisent». Et ceci est d’autant plus inquiétant pour le gouvernement, censé faire un suivi de l’activité économique, du fait que le différentiel de croissance d’une année à une autre varie d’une manière économiquement incompréhensible.
Malgré une croissance de 4,9% imputée presqu'exclusivement au secteur primaire et aux activités s'y rattachant, dans le monde rural, la population vit une situation de vulnérabilité parce qu’elle vit en permanence une situation de sous-emploi, souligne notre économiste.
Tous ces éléments et bien d’autres ont poussé le président du CMC à plaider pour le changement du modèle actuel de croissance, en adoptant un modèle favorisant l’industrialisation de l’économie nationale, seul gage d’une croissance stable et indépendante des aléas climatiques.
Habib El Malki a ainsi étayé cette thèse par le fait que l'histoire montre que seule l'industrie a la capacité de créer des emplois stables. Il a donc proposé de «poser les jalons d’un nouveau modèle de croissance inclusive» pour élargir le marché et la demande intérieurs et revoir la stratégie de l’investissement public en vue d’accroître sa productivité et son efficience.