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Pourtant, cette nomination est loin de faire l’unanimité et suscite même un certain nombre de questions chez les professionnels du secteur. C’est le cas de l’acteur et metteur en scène, Mohamed Kaghat qui a considéré l’arrivée de Driss Benali au poste du président de ladite commission comme « une véritable surprise » et les critères qui ont guidé le choix du ministère de la Communication comme une « véritable énigme ». « Si l’homme est certes connu pour ses compétences et ses travaux de recherche dans le domaine économique, on se demande ce qu’il peut faire à la tête de cette commission. Je crois qu’on a droit à des explications de la part du ministère de la tutelle ».
De son côté, la réalisatrice Farida Bourquia a qualifié cette prise de fonction de décision «inattendue» et indiqué qu’elle « suscite beaucoup d’interrogations ». « Personnellement, je ne connais pas M. Benali et on ne s’est jamais rencontré auparavant. Mais sa nomination a vraiment surpris beaucoup de gens. Tout au long de la journée, j’ai reçu plusieurs appels m’interrogeant sur cette nomination», nous a-t-elle déclaré.
Mme. Bourquia pense que l’équipe mise en place aura pour mission de moderniser le travail de cette Commission sans pour autant révolutionner son mode de fonctionnement. Des propos qui irritent M. Kaghat qui estime que « mettre de l’ordre dans le domaine de l’art n’est pas du ressort du gouvernement » et que « la politique et l’art ne font pas souvent bon ménage ».
Pourtant, d’autres professionnels contactés par Libé ont préféré jouer la prudence. Ils estiment qu’il est trop tôt pour se prononcer sur cette nomination. Le réalisateur Yassine Fanane, fait partie de cette catégorie. Il pense qu’ « il ne faut pas trop se focaliser sur Benali, car il y a d’autres gens compétents qui composent la Commission en question ». D’après lui, « il faut donner un peu de temps à cette équipe avant d’en juger l’expérience ». Même appréciation du côté de Hassan Benjelloun, réalisateur, qui croit que « Benali et les gens qui composent la Commission sont des personnes qui ont des compétences et des connaissances dans le domaine du cinéma » et qu’ « ils peuvent mener à bien leur mission ».
Pour sa part, le critique Toufik Nadiri, a considéré que « la désignation de Benali n’est pas fortuite car plusieurs noms ont été avancés avant que son nom ne soit choisi au final ». « Cette décision, précise-t-il, traduit la volonté du nouveau gouvernement d’instaurer les règles de la bonne gouvernance, notamment celles de la bonne gestion des ressources financières. Ce choix s’inscrit également dans un processus de réforme et de modernisation des mécanismes de soutien et d’octroi des fonds à la production cinématographique ».
Selon lui, Mustapha El Khalfi, ministre de la Communication, « veut rompre avec les anciennes méthodes d’aides fondées sur le clientélisme et le favoritisme, en mettant en place, une approche dite de « plaidoyer » consistant à permettre aux porteurs de projets de les présenter et de les défendre dans un souci d’efficacité et d’optimisation de la sélection de films ».
M. Nadiri estime que cependant « cette nomination est révélatrice d’un conflit implicite entre le ministère de la Communication et le Centre cinématographique marocain (CCM). Car le choix du président n’a pas été de tout repos. Le ministère de tutelle et le CCM ont chacun défendu sa liste de noms avant que le ministre ne gagne la manche ».
Notre source estime que « ce conflit va transparaitre prochainement sous d’autres facettes ». Car, selon lui, « il y a une vraie divergence au niveau de la conception et des références qui sous-tendent leur vision du cinéma marocain ». « Les deux parties sont en train de se disputer pour avoir le leadership sur le septième art au Maroc », nous a-t-il confié.