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" Dans leur majorité, les hommes marocains ne sont pas violents. Ils sont aimants et affectueux. C'est à cette majorité silencieuse que nous nous adressons pour les inciter à ouvrir la porte et arrêter cette main d'homme qui frappe une femme ", explique Nouzha Skalli, la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité.
Une campagne qui sera lancée demain, à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes célébrée tous les 25 novembre. Les résultats de l'enquête nationale sur la prévalence de la violence à l'encontre des Marocaines -première du genre jamais réalisée et que l'on doit au Haut commissariat au Plan- seront présentés dans le cadre d'une conférence de presse qui sera donnée conjointement par Nouzha Skalli et Ahmed Lahlimi, demain jeudi. " Une enquête qui confirme la tendance selon laquelle 80% des violences dont les femmes sont victimes sont des violences conjugales ", révèle la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité.
Un projet de loi visant à criminaliser la violence à l'égard des femmes est fin prêt depuis un an et attend toujours d'être mis sur le circuit de l'adoption. Au département aux destinées duquel préside la PPS Nouzha Skalli, on en est convaincu. Il faut passer à la vitesse supérieure et mettre en place les instruments juridiques pour que soit éliminée cette violence faite aux femmes.
C'est justement ce que réclament 6 associations de la société civile -AMDH, ADFM, Amnesty Maroc, UMT Rabat, Attak Maroc et la Ligue démocratique des droits des femmes- qui ont rendu public un communiqué commun en cette veille de Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Des associations qui en appellent à une protection juridique véritable des Marocaines et ce contre toutes les formes de violences, à une réforme profonde du Code pénal dans le sens de la préservation de la dignité humaine de la Marocaine, à la levée effective de toutes les réserves émises par le Maroc par rapport à la CEDAW et enfin à la constitutionnalisation du principe d'égalité entre les sexes en matière de droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. " Au Maroc, malgré tous les discours officiels proclamant la lutte contre la violence à l'égard des femmes, une volonté forte pour mettre fin à ce fléau a bien du mal à se manifester (…) La culture de la discrimination reste encore ancrée dans l'arsenal juridique, les programmes scolaires et les médias ", peut-on lire dans ce communiqué.
Mettre en place une vraie chaîne de service
" A l'Association démocratique des femmes du Maroc, nous considérons que les acquis sont nombreux. Ils se sont notamment concrétisés à travers le Code de la famille, le Code pénal, le Code du travail…Aujourd'hui, on parle plus ouvertement des violences faites aux femmes. Mais ces acquis ne sont pas suffisants. Nous attendons toujours par exemple la mise en place d'une chaîne de service pour la Marocaine victime de violence, une chaîne qui comprendrait véritablement tous les intervenants : justice, police, santé, centres d'accueil, associations. Nous n'avons pour l'heure que du saupoudrage avec, dans les commissariats, des cellules d'accueil qui n'en sont pas vraiment ", soutient la vice-présidente de l'ADFM, Amina Lotfi. Cette activiste des droits des femmes le dit haut et fort : les droits des femmes et l'élimination des violences à l'égard de la moitié de la société passent nécessairement par la mise en place d'un mécanisme institutionnel fort disposant de ressources humaines et financières conséquentes. " Dans l'organigramme du ministère du Développement social, de la Famille et de la Solidarité on trouve une direction " femmes ". Une telle direction avec les moyens restreints qui sont les siens peut-elle gérer des dossiers tels que l'égalité entre les femmes et les hommes ou encore celui de la promotion des droits humains de la femme ? ", s'interroge Amina Lotfi avant d'attirer l'attention sur l'importance de l'information et la sensibilisation en matière de lutte contre la violence à l'égard des Marocaines. " Il faut arrêter les actions de communication ponctuelles qui se réduisent à de l'événementiel. Il est temps d'avoir une stratégie de communication qui implique tous les départements", s'exclame la vice-présidente de l'ADFM.
La stratégie intégrée à travers le programme multisectoriel dédié à la lutte contre la violence faite aux femmes fait désormais figure d'acquis important aux yeux de la ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité. Du programme Tamkine implanté dans six régions prioritaires, au numéro économique à un 1 dh quelle que soit la durée de l'appel en passant par le système d'information institutionnalisé, le combat contre la violence faite aux Marocaines, soutient Nouzha Skalli, entre dans le cadre d'une gouvernance stratégique.