-
Le CNDH annonce une série d'engagements au 1er Congrès sur les disparitions forcées à Genève
-
Plaidoyer du Maroc à Genève en faveur d’une ratification universelle de la Convention internationale sur les disparitions forcées
-
Abderrahim Chahid : Importance cruciale de la lutte contre l’épidémie à l’approche notamment de l’échéance de l’organisation du Mondial 2030 P
-
Interpellation d’un extrémiste partisan de l’organisation terroriste Daech
-
Nasser Bourita reçoit la DG de l'Agence de développement de l'UA
M. Lahlimi a indiqué, lors d’une conférence de presse consacrée au budget économique prévisionnel 2012 et les perspectives de l’économie nationale à l’horizon 2015, organisée le 15 février à Casablanca, que le modèle de croissance économique national a commencé à donner des signes d’essoufflement en matière de soutenabilité de son financement depuis le début de la décennie 2000 dus à une demande intérieure déficitaire.
Pour l’intervenant, ce déficit découle de l’absence d’une offre nationale exportable évoluant à un rythme suffisant pour limiter le déficit de la balance commerciale conjugué aux vulnérabilités structurelles liées à la faible productivité de l’investissement et à la faible diversification du tissu productif.
Pourtant, il n’y a pas encore le feu à la maison, a assuré le Haut commissaire au plan puisque la demande intérieure devrait continuer, selon les perspectives de l’économie nationale en 2012, de tirer la croissance économique.Selon lui, la consommation des ménages s’accroîtra de 5% en volume, celle des administrations publiques de 2% et la formation brute du capital fixe de 6%. Ainsi, la contribution de la demande intérieure demeurera élevée avec 5,4 points de croissance au lieu de 4,8 en 2011. Elle continuera, ainsi, de bénéficier du soutien budgétaire des prix à la consommation et l’inflation qui devrait se situer à près de 2,1% contre 1,3% en 2011.
Quant aux échanges extérieurs des biens et services, ils dégageraient de nouveau une contribution négative à la croissance du PIB, d’environ 1,3 point, notamment en raison de l’ampleur des importations stimulées par l’effet multiplicateur de la demande intérieure.
Dans ces conditions, le HCP prévoit, au plan de financement de l’économie, l’accentuation du déficit en ressources. Il se situera à près de 14,8% du PIB en 2012 au lieu de 13,8%. Cette évolution reflète la détérioration du taux de couverture des importations des biens et services par les exportations.
De même, le déficit courant des échanges extérieurs devrait atteindre 7,1% du PIB en 2012. Ceci traduit, selon le HCP, l’écart important entre le taux d’épargne nationale en légère amélioration (29,9% du PIP en 2012) et le taux d’investissement (37% du PIB).
Et pour mieux analyser la soutenabilité à moyen terme du modèle actuel de croissance, le HCP a élaboré trois scénarios. Ainsi, selon un scénario dit de référence qui se situe dans le prolongement des tendances passées et des stratégies annoncées, il prévoit que l'augmentation des dépenses publiques (de fonctionnement et d’investissement), conjuguée à un ralentissement anticipé de l’amélioration des recettes fiscales, aggravera davantage le déficit budgétaire. Celui-ci sera de l’ordre de 6,3% en 2015, soit l’équivalent de presque 70 milliards de DH au lieu de 50 milliards en 2011.
Quant au scénario où l’environnement international évoluerait dans une direction plus contraignante pour l’économie nationale, le HCP envisage un déficit budgétaire global qui risquerait d’atteindre un niveau insoutenable, de l’ordre de 8,9% du PIB en 2015, et le déficit du compte courant extérieur de 10% du PIB. Ceci remettra en cause la solvabilité des finances extérieures et affectera l’attractivité du Maroc au niveau des marchés internationaux de capitaux.
Du côté du scénario dit de rééquilibrage du modèle de développement, le HCP suppose que l’incitation à une plus grande contribution du secteur privé, notamment national, à la réalisation des grands chantiers programmés aux niveaux national, sectoriel et régional, aurait un double effet sur le budget de l’Etat, en termes d’allègement du poids des dépenses budgétaires et d’amélioration des recettes publiques.
Le HCP estime que cette évolution améliorerait la productivité totale des facteurs de près d’un point. Les exportations s’accroîtraient de 6,5% par an au lieu de 5,7% dans le scénario de référence. Le taux d’investissement resterait aux alentours de 34,8% du PIB en moyenne durant la période 2011-2015, mais avec une meilleure contribution des investissements privés, notamment, les investissements directs étrangers qui atteindraient 5,1% du PIB à l’horizon 2015.
En conclusion, M. Lahlimi estime que le régime capitaliste entame une nouvelle phase d’accumulation des richesses dont les grandes lignes ont commencé à se manifester, en posant de nouveaux défis aux acteurs politiques, économiques et aux Etats dont le Maroc qui a besoin, selon lui, d’un capital de confiance pour être plus attractif aux yeux des investisseurs étrangers. Pour y arriver, il pense que notre pays a déjà certains atouts, notamment une stabilité politique conjuguée à un dynamisme sociétal.