Mais qu’est-il advenu du projet de loi 103-13 relatif à la lutte contre la violence faite aux femmes ? C’est la question que s’est posée la coalition «Printemps de la dignité» lors d’une rencontre tenue récemment à Rabat. Ce retard à mettre le texte dans le circuit législatif l’irrite au plus haut point. De ce fait, appel est donc lancé au gouvernement afin de parer au plus urgent Une décision qui devrait être prise incessamment au vu de la violence au quotidien qui fait de la vie de certaines femmes un enfer. D’ailleurs, pas besoin de consulter les chiffres officiels. A travers les médias, cette réalité est très palpable et suscite beaucoup de préoccupations notamment au sein des associations féminines. Jusque-là ces dernières ont toujours dénoncé leur mise à l’écart quant à l’élaboration de ce projet de loi et leur exclusion de toute consultation. Pour remédier à cette situation et contrer autant que faire se peut ce fléau, le groupement d’associations tend la main au gouvernement pour conjuguer leurs efforts. Elles appellent ainsi à l’établissement d’un vrai partenariat, se disant prêtes à mettre leur expérience acquise depuis des années dans le domaine de la lutte contre la violence à l'encontre des femmes, au service des départements concernés. Le tout pour parvenir à une loi à la hauteur des engagements internationaux du Maroc en la matière. Par ailleurs, les associations affiliées à la Coalition «Printemps de la dignité» ont, à cet égard, fait état de l'ambiguïté autour de l'approche adoptée pour l'élaboration du projet de loi sur la violence à l'encontre des femmes en plus de l'exclusion de la dimension genre. Elles ont aussi noté le fait de ne pas prendre en considération la définition et les recommandations internationales relatives à la lutte contre la violence se rapportant au genre, ainsi que la négligence des quatre dimensions essentielles pour chaque projet de loi, à savoir la prévention, la protection, la dissuasion et la prise en charge. Après avoir estimé que la réforme du système judiciaire est un prélude à l’élaboration d’un projet sociétal respectant les droits humains et instaurant l'égalité, la coalition a exprimé son regret face à la non prise en compte de la dimension juridique dans le dialogue autour de cette réforme.
De plus, la coalition a annoncé lors de cette rencontre l'organisation, le 6 décembre à Rabat, d'une marche avec la participation de femmes victimes de violence et de discrimination ainsi que leurs familles pour protester contre le régression constatée dans la mise en œuvre de l'égalité et exiger l'activation des lois et des programmes prévus par la Constitution en la matière.