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Environ 60 députés macronistes ont voté contre cette loi injuste et inéquitable. Un ministre a démissionné. D'autres songent à le faire. Le monde associatif comme les partis de gauche et les humanistes de droite sont vent debout contre cette capitulation gouvernementale.
Pourquoi sommes-nous arrivés là ? Pourquoi le président de la République et son gouvernement se sont couchés devant la droite extrême en faisant abstraction de la plus évidente des analyses politiques ?
La fragilité de l'assise parlementaire et les ambitions politiques de quelques ministres y sont pour beaucoup dans leur choix.
Le vote de cette loi inique et inapplicable est une victoire à la Pyrrhus ou plutôt un ersatz de victoire obtenue au prix de pertes lourdes qui vont marquer à jamais le reste du quinquennat.
Déjà de nombreux départements gérés par la gauche ou des écologistes annoncent leur opposition à cette loi et leur intention de ne pas l'appliquer.
Le Conseil constitutionnel se penchera sur la légalité des dispositions de cette loi dans les prochaines semaines. L'invalidation d'une trentaine de ses articles est plus que probable, ce qui la videra de sa substance. Cependant, le mal est fait ! Et à force de courber l'échine devant les oiseaux de mauvais augure de l'extrême droite, le président et son gouvernement vont y laisser incontestablement des plumes.
Impossible de ne pas penser ici à Albert Camus et son œuvre L'Étranger et de ne pas se poser les interrogations suivantes : Qui sont, aujourd'hui, les étrangers ? Pourquoi on associe "étranger" à "danger" ? S'agit-il du réfugié, du migrant, de l'ancien colonisé venu se venger des "pays de la peur", selon la dénomination de l'Occident par Tzvetan Todorov? Ou bien l'étranger est-il une forme dégradée de nous-mêmes, le sans-abri, le pauvre, l'invisible, l'errant venu de loin considéré dangereux par les esprits intolérants et frileux ?
Bien sûr qu'il faut des règles et des lois avec des devoirs et des droits. Mais ceci ne peut se faire sans le respect strict de la personne humaine et du principe d'égalité.
La France que j'aime, celle des Lumières et de la déclaration des droits de l'Homme, ne cédera pas aux discours de ségrégation et de mise au pilori d'une frange de la société, peu importe son origine ou sa situation administrative.
Mohamed Lmoubariki