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Il se murmure même selon l’OMS qui fait savoir que chaque année, près de 1,3 million de personnes succombent et des millions d’autres sont blessées ou handicapées à la suite d’accidents de la route, que le nombre avancé de victimes au Maroc par nos officiels serait en deçà des chiffres réels.
La semaine écoulée en est d’ailleurs illustrative puisque particulièrement meurtrière car en deux ou trois accidents seulement, on a flirté avec la moyenne journalière de 10 tués et 33 blessés graves. Ainsi, sur l’autoroute Tanger-Larache, six personnes ont trouvé la mort et treize autres ont été blessées grièvement suite à une collision entre un camion-citerne et un véhicule de transport de personnes. A Mohammedia, une collision entre une motocyclette transportant trois passagers dans un "état anormal’’ et en possession d’armes blanches et une voiture de police, a fait deux victimes, le motard et l'un de ses accompagnateurs. Lundi sur l’autoroute Casablanca-Rabat aux alentours de Mohammedia, un accident entre un grand taxi et un autre véhicule a causé la mort de deux personnes dont une mère de famille.
Au-delà de ces faits divers, pour le moins dramatiques, ce qui interpelle, c’est la constatation d’une hécatombe routière loin d’avoir trouvé ses dernières échéances, d’où un coût humain et économique pour le pays, estimable et incompensable.
Au Maroc, au cours des dernières années, et grâce à une première stratégie de la sécurité routière 2004-2013, cela a certes permis d’épargner des vies mais qu’on se le dise, on est loin d’avoir atteint les objectifs escomptés et nos routes restent toujours des plus dangereuses au monde et les piétons avec 28 % de l’ensemble des tués et les motos 24 %, sont les premières victimes de ce fléau.
Les causes, pour multiples soient-elles, ne doivent pas être imputées qu’aux éternelles épithètes d’incivilité qui reviennent en leitmotiv, inadvertance des piétons, excès de vitesse, non-respect de la priorité et ou feux de signalisation, circulation sur la voie gauche et en sens interdit, ou encore le dépassement non autorisé, l’état d’ivresse … d’autres facteurs que l’on occulte volontiers tels que les mauvaises infrastructures routières, leur vétusté et leur manque d’entretien ainsi qu’un parc automobile en augmentation constante et qui reste indignement vieux pour la même infrastructure routière restée en l’état surtout en milieu urbain, etc. Et là, il n’y a pas que le changement des mentalités et de comportements de l’usager de la route à pointer du doigt. Notre réalité malheureusement cache d’autres maux bien plus profonds comme d’exemple, cette corruption enracinée qui ronge nos routes. Tant que ce fléau et le laxisme des autorités l’accompagnant demeureront, on ne verra jamais le bout du tunnel à l’image de ceux toujours en projets dans des tiroirs et qui sont loin d’être dépoussiérés. Il est un fait, le secteur des transports au Maroc est loin de sa mission et sa professionnalisation est urgente.
L’achat et le trafic de faux permis de conduire sont toujours là pour nous le rappeler. Des pays comme la France qui, naguère nous octroyait l’équivalence ne nous fait désormais plus confiance et demande bien plus que la licence de conduite pour pouvoir utiliser ses routes.
Dernièrement, l’ensemble des intervenants de la sécurité routière a décidé de mettre en place une stratégie nationale de sécurité routière 2017-2026, ‘’pragmatique et ambitieuse’’, semble-t-il, pour combattre l’accidentologie routière sous toutes ses formes. On veut bien espérer à des jours meilleurs à l’horizon 2026 mais sans trop croire à des chimères, hélas, que trop ressassées. Ce n’est pas en se fixant sur le papier une réduction du nombre de tués dans le temps que la réalité du terrain en verra malheureusement le précipice comblé.