La société gestionnaire des horodateurs dans l’illégalité : Les recettes de 4.000 places de stationnement échappent au Conseil de la ville de Casablanca


Hassan Bentaleb
Vendredi 28 Décembre 2012

La société gestionnaire des horodateurs dans l’illégalité : Les recettes de 4.000 places de stationnement échappent au Conseil de la ville de Casablanca
La société espagnole gestionnaire des horodateurs est de nouveau sur le banc des accusés. Certains députés estiment qu’elle œuvre dans l’illégalité en contournant les dispositions du cahier des charges. Selon eux,  le concessionnaire exploite 12.000 places au lieu de 8.000 prévues préalablement.  Donc, 4.000 places sont exploitées frauduleusement, d’où la question: où vont les recettes fiscales générées par ces places? et sont-elles soumises au contrôle des pouvoir publics ?
Une question qui trouve sa légitimité dans le fait que cette exploitation illégale recèle des enjeux financiers importants. En effet, elle génère près de 2.496.000 de DH par an soit 850.000 DH tous les quatre mois, vu que le concessionnaire est autorisé à exploiter le stationnement par horodateurs 11 heures par jour à l’exception des dimanches et des jours de fête contre 2 DH pour chaque heure de stationnement et de 15 à 20 DH comme amende en cas de dépassement du temps règlementaire. Au total, un pactole de 7.488.000 de DH a été généré depuis 2010.
Interpellé sur ce dossier  lors de la séance des questions orales à la Chambre des conseillers,  Mohand Laenser, ministre de l’Intérieur, a indiqué que depuis 2010, le gestionnaire délégué de ce service exploite 8.900 places de stationnement en  s’acquittant de ses droits d’exploitation d’une manière régulière.  
Le ministre a expliqué, par ailleurs, que ces droits ont enregistré une diminution au cours des derniers quatre mois de l’année 2011 due aux travaux de construction du tramway qui ont fait perdre à la ville quelque 5.000 places de stationnement. En gros,   Mohand Laenser ne semble pas convaincu que le concessionnaire espagnol œuvre dans l’illégalité et en dehors de tout contrôle.
Une position qui a fait sortir certains conseillers de leurs gonds. Ils lui ont rappelé que ces manquements au cahier des charges ne datent pas que d’aujourd’hui et que le sujet a fait couler beaucoup d’encre sans  qu’une issue ne lui soit trouvée. « Il y a un rapport déjà élaboré par une commission mixte composée des représentants du Conseil de la ville de Casablanca, de la commune de  Sidi Belyout  et de la société déléguée qui jette la lumière sur cette exploitation illégale. Mieux, ledit rapport a constaté que la société en question procède parfois à des pratiques frauduleuses comme celle de repeindre les chaussées  où le stationnement est interdit pour l’y autoriser», a souligné un conseiller.  Des propos qui rejoignent de près ceux d’Abdelhafid Bakkali, élu de la commune de Sidi Belyout qui estime que le ministre de tutelle ne maîtrise pas ce dossier et que les chiffres qui lui ont été fournis par ses services manquent de précision. Il pense que le ministre ne semble pas être bien informé du fait que les édiles de la ville ont demandé à plusieurs reprises la révision du contrat de gestion déléguée avec le concessionnaire espagnol et qu’il y a eu une promesse dans ce sens de la part de Mohamed Sajid, maire de la ville, en 2010. Mais depuis, rien n’a été fait ; ce qui suscite, selon lui,  plusieurs interrogations sur les parties qui bénéficient de cet état de non-droit et sur celles qui bloquent toute révision de l’accord en question.
En effet, depuis 2008, les citoyens, le tribunal administratif et le ministre de l'Intérieur n’ont pas cessé de contester l’illégalité de l’usage du sabot par ledit concessionnaire. Pour un bon nombre de Casablancais, les horodateurs ont été mis en place pour ramasser aveuglément de l'argent et non pour permettre une certaine fluidité du stationnement.
Ils critiquent l'envahissement des espaces publics et la saisie des biens d'autrui par le concessionnaire espagnol sans pour autant  que ce dernier ne procède au gardiennage des véhicules et à l’entretien de la chaussée, comme c’est le cas  dans les pays qui ont créé les horodateurs.


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