“Aujourd’hui nous avons 16.000 processeurs, mais nous pouvons déjà reproduire quelque 360.000 neurones”, s’enthousiasme Henry Markram dans une interview donnée à l’AFP. En s’associant à différentes équipes de chercheurs européens, reproduire numériquement le fonctionnement des 100 milliards de neurones que compte un cerveau humain ne lui paraît pas impossible. Mathématiquement parlant, cela suppose la mise au point d’un superordinateur capable de réaliser 1 milliard de milliards d’opérations par seconde. Un tel appareil consommerait 15 mégawatts, au bas mot. Dans le cadre de ce projet pharaonique, Human Brain Project espère obtenir de “1 à 3 milliards d’euros” de la part de l’Union européenne. “Si nous obtenons ce financement, nous promettons de fournir dès 2023 une infrastructure capable de simuler le cerveau humain et de faire des simulations de médicaments”, indique Henry Markram.
Son projet fait partie des six sélectionnés par Bruxelles. Deux d’entre eux seront retenus, d’ici un an, pour recevoir une enveloppe de 100 millions d’euros par an pendant dix ans. Pour Henry Markram, si le projet Human Brain ne voyait pas le jour, cela serait “une tragédie pour la société”, alors qu’il y a sur terre “deux milliards de personnes souffrant de maladies du cerveau” et que, parce que c’est trop complexe “l’industrie pharmaceutique s’est retirée des recherches sur le cerveau”. Pour pouvoir réellement tester des médicaments sur des modèles numériques, il faudrait également d’importantes avancées dans les domaines de la robotique et de l’informatique.