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Waterperry, un village de 120 habitants situé près d'Oxford, est en effet le nouveau parent adoptif de sa cabine téléphonique, située entre une ferme vendant du "fumier organique" et l'ancien manoir de l'aristocrate local. BT, l'ex-British Telecommunications, voulait la démanteler mais le bourg ne l'entendait pas ainsi. Face à "la forte émotion" qui s'emparait de la communauté, Tricia Hallam, alors conseillère locale, fait adopter en 2009 la cabine pour en faire un "kiosque à poèmes". "On ne pouvait pas la laisser partir. Elle fait partie de notre patrimoine, c'est une icône britannique".
Le taxi, la boîte aux lettres, l'autobus à impériale et ... la cabine téléphonique : la "phone box" est indissociable de l'Angleterre. Les touristes se font photographier par millions tandis qu'ils tentent de garder leur sourire, en tirant péniblement sur la lourde porte de teck vitrée. Et les Anglais se les arrachent sur le Net, où elles coûtent jusqu'à 3.500 livres (3.900 euros), pour en faire une douche ou un bar. Il y a deux ans, BT écrit aux autorités locales pour étudier leur démantèlement. "On a reçu une centaine de lettres de conseils locaux voulant garder leur cabine", se souvient-il. BT conçoit le programme "Adopt a Kiosk" ("Adopter une cabine") qui offre aux collectivités la possibilité de devenir propriétaires d'une "red box", moyennant une livre symbolique. Depuis son lancement, en août 2008, 1.118 cabines ont été adoptées, pour environ 4.000 démantelées. A Westbury-sub-Mendip, dans le Somerset (sud-ouest), l'ancienne "phone box" est devenue une bibliothèque, "la plus petite au monde", disent fièrement ses 800 habitants. "Les villageois y laissent des livres, gratuitement. Et c'est ouvert 24h/24. C'est même illuminé la nuit pour les insomniaques", explique Bob Dolby, conseiller local.